Le 4 septembre 2019
Un roman cruel et haletant, qui a la saveur amère de certains récits initiatiques.
- Auteur : Mirko Sabatino
- Editeur : Denoël
- Genre : Roman
- Nationalité : Italienne
- Traducteur : Lise Caillat
- Titre original : L'Estate Muore Giovane
- Date de sortie : 22 août 2019
- Festival : Rentrée littéraire 2019
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Résumé : Résumé : Eté 1963, dans un village des Pouilles. Primo, Mimmo et Damiano , trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles monotones de leur quartier. La vie n’est pas simple, pour ces amis inséparables : le père de Primo est mort, celui de Mimmo est à l’asile, celui de Damiano interdit à sa femme de quitter la maison, par peur qu’elle ne le trompe. Et lorsqu’ils quittent leurs foyers, c’est pour se trouver confrontés à une bande d’ados qui s’amuse à les tourmenter et à les humilier… Les trois garçons feront un pacte cet été-là, mais ils ignorent alors qu’un terrible engrenage vient de s’enclencher, qui précipitera la fin de l’été, de leur amitié et de leur jeunesse.
Notre avis : Quoi de mieux pour finir l’été que la lecture d’une histoire qui se passe sous le soleil des Pouilles et raconte la vie de trois jeunes garçons, partagés entre l’enfance et l’adolescence ? Si, au début, le lecteur pense découvrir un roman d’amitié, il va très vite réaliser que celle-ci, bien que solaire, est en réalité animale. Dès les premières pages, la violence fait irruption dans la vie de ces trois protagonistes, sous les traits de cet adolescent qui s’attaque à eux, en les frappant.
Pourtant, des coups, Primo, Mimmo et Damiano en ont déjà pris : la mort, la folie, ou encore la jalousie sont le lot quotidien de ces jeunes héros qui tentent, à leur manière, de remplacer leurs pères absents. Plus qu’un récit d’amitié, le texte constitue en quelque sorte un roman d’apprentissage et d’émancipation, où des enfants vont prendre la place de leur père pour protéger leur famille.
Loin de la candeur qu’on pourrait s’attendre à trouver chez des enfants, cette œuvre est en réalité d’une profonde gravité, mais aussi d’une vraie cruauté, à l’image du dernier événement qui marquera à jamais la vie de ces trois jeunes garçons.
Avec ce premier roman, Mirko Sabatino bouscule son lecteur, grâce à cette histoire haletante qui va crescendo et qui surtout impacte très abruptement de jeunes personnages. En effet, quoi de pire que de voir la violence dont sont victimes ces enfants qu’on pourrait croire innocents et peu soupçonneux ? Pourtant, quelquefois, cette candeur anime leurs yeux, comme un ultime rempart.
Le roman s’ouvre sur une citation des Frères Karamazov de Dostoïevski : « C’est précisément le côté sans défense de ces créatures qui attire ces bourreaux, la confiance angélique de l’enfant qui n’a nulle part où aller, personne chez qui trouver refuge - c’est bien ça qui enflamme le sang dépravé du bourreau."
Avec cet extrait placé en exergue du récit, Mirko Sabatino prépare son lecteur et en même temps évoque très justement, par les mots d’un autre, la situation de ces personnage livrés à eux-mêmes.
L’été meurt jeune - Mirko Sabatino
Denoël
288 pages, 140 x 205 mm
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