Le crépuscule des dieux
Le 31 janvier 2013
Une œuvre justement méconnue de Steven Spielberg qui porte un regard vide sur la perte de l’innocence.
- Réalisateur : Steven Spielberg
- Acteurs : John Malkovich, Joe Pantoliano, Christian Bale, Miranda Richardson, Nigel Havers
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 2h27mn
- Box-office : 1 329 673 entrée France
- Titre original : Empire of the sun
- Date de sortie : 16 mars 1988
Une œuvre justement méconnue de Steven Spielberg qui porte un regard vide sur la perte de l’innocence.
L’argument : 1937 à Shanghai. Jim, jeune Anglais de onze ans, vit comme un prince, jusqu’au jour où les soldats japonais envahissent la Chine. Séparé de ses parents durant un violent exode, il devra apprendre à survivre dans un camp de prisonniers parmi ses compatriotes...
Notre avis : Dans la filmographie de Steven Spielberg, L’empire du soleil s’apparente à La couleur pourpre ; autrement dit des qualités formelles indéniables au service d’une histoire chiante au possible. Comme à son habitude, le maître use de toute la grammaire cinématographique pour narrer cette fois-ci le parcours initiatique d’un gamin de treize ans en pleine période de guerre. Si Christian Bale est formidable dans son tout premier rôle au cinéma, il est difficile de prendre part au destin (authentique) de ce petit martyr. Pour quelle raison ? Qu’il s’agisse de la première partie (sa vie de petit prince) ou la seconde (sa survie dans le camp), l’emphase avec laquelle Spielberg filme son jeune héros agace rapidement, à tel point qu’on se contrefiche de ce qu’il peut devenir. Cet amour dégoulinant énerve d’autant plus qu’il envahit les relations, mièvres du coup, entre les personnages (à l’exception de John Malkovich) dans le douloureux quotidien de l’incarcération. Evidemment, L’empire du soleil contient son lot de scènes qui frisent avec l’anthologie (la pose de piège à faisan, le bombardement du camp), mais ce discours sur la perte de l’innocence est tellement convenu qu’elles en perdent tout leur impact. Steven Spielberg n’a jamais été le maître de la finesse, mais il faut l’admettre, il se surpasse ici dans la caricature en voulant être trop sérieux.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Un making of intitulé L’Odyssée de la Chine d’une cinquantaine de minutes revient sur les coulisses de ce film méconnu de Spielberg. Narré par Martin Sheen, il s’intéresse autant au contexte historique (pédagogique à souhait) qu’aux techniques cinématographiques (captivant à souhait). C’est toujours passionnant de voir le maestro à l’œuvre, diriger un gamin de treize ans (Christian Bale donc bien avant Batman begins), improviser suite à une prise ratée, etc. On a l’impression que tout est facile et calme, que même le barrage de la langue ne représente aucun problème ; une telle aisance est incroyable malgré la pression sur une telle superproduction. Très instructif !
Image & son : Belle éclat pour cette édition de L’empire du soleil avec des couleurs chaudes qui restituent fidèlement la chaleur du climat dans lequel sont plongés les prisonniers. Résultat identique pour la piste sonore qui enfle surtout à l’occasion des scènes de foule brillamment mises en scène.
Galerie photos
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camyl 5 mars 2021
Empire du soleil - la critique
Un film oubliable ? pourquoi avais je toujours en tête cette image de poudre cosmétique renversée 30 après ? En deux plans, une scène de lutte dessinée sur le sol par des trainées de poudre et une piscine vide, le réalisateur nous suggère des évènements très précis, qu’on assimile aussitôt : violence, perte de la femme (mère) déchéance sociale.
Le film qui n’est pas un film de guerre mais un film sur la résilience dans un univers concentrationnaire n’est pas complaisant, ni manichéen, (le premier acte de John Malkovich face à l’enfant est celui d’essayer de le vendre).
C’est un film sur le processus de deshumanisation qu’a entrainé la seconde guerre mondiale et les guerres en général, la ce sont les camps en Chine, 10 après ce sera la Shoa.