Le 20 novembre 2022
Dino Buzzati nous offre un nouveau récit de nouvelles plus ou moins courtes, flirtant souvent avec le fantastique et le psychologique. Cette réédition en poche d’un recueil de 1954 nous permet de découvrir à nouveau le travail de cet auteur italien.
- Auteur : Dino Buzzati
- Collection : Pavillons poche
- Editeur : Robert Laffont
- Genre : Nouvelles
- Nationalité : Française
- Traducteur : Michel Bretiman
- Date de sortie : 6 octobre 2022
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
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Résumé : L’ouvrage commence avec l’histoire d’un homme dans l’attente de son procès. Les faits remontent à deux ans. Il nous raconte ce samedi de juillet, où il se promenait à l’heure de la sieste avec la famille de son cousin et un collègue de ce dernier. Devant le vieux bâtiment de la Baliverna, une idée simple lui a alors traversé l’esprit...
Critique : L’œuvre foisonnante de Dino Buzzati reste une merveille à parcourir. Plutôt un ensemble de merveilles. Ce recueil porte le titre de la première nouvelle, mais il aurait pu se nommer autrement, par exemple, d’après l’histoire plus longue Le Chien qui a vu Dieu ou reprendre le titre Ils n’attendaient que ça d’un des autres récits marquants.
Dino Buzzati nous entraîne dans des univers variés, contemporains ou beaucoup plus anciens, comme la Rome antique. Peu importe, on y retrouve toujours l’homme, avec ce qu’il a de grand et surtout de petit. Nos défauts, nos doutes, nos peurs sont la matière première de cet auteur.
Chaque petite perle de ce livre nous met face à nos mauvaises inclinations. Il est facile de s’identifier aux protagonistes de Dino Buzzati car ils sont toujours humains, presque trop humains. Anonymes, comme le héros de Garage Erebus ou hors du commun, comme Albert Einstein dans Rendez-vous avec Einstein. Chacun a ce petit défaut qui causera sa perte et qui est son point commun avec nous. Là réside la dimension psychologique de ces nouvelles. Mais il y a aussi un moment où le récit bascule dans une autre direction. Cela peut se produire dès le début de l’histoire, au milieu, ou tout simplement à la fin. C’est un moment de flottement qui nous fait sentir que l’on est passé ailleurs, dans le fantastique. Le surnaturel s’immisce. Mais pour ceux qui subissent cette intrusion, rien ne va plus.
On est souvent surpris par la chute de ces récits même si, quelquefois, on la pressent. Buzzati joue avec nous, ménageant une fin qui en forme de suspens, à partir d’une dernière ligne qui remet tout en question, nous ramène à nos bassesses ou à ce qu’on attendait sans le savoir. Cette fameuse phrase qui fait taper du pied en suscitant une exclamation : "Oh mais bien sûr !". On réfléchit un temps et on se demande pourtant comment cette évidence ne l’était pas avant cette conclusion. Et on n’aura pas la réponse.
C’est la patte de Dino Buzzati. Ou plutôt la plume d’un écrivain qui a su rester aux limites de l’absurde et de la vie.
L’écroulement de la Baliverna est un très bon recueil de nouvelles, un livre qui complète le travail de réédition au format poche d’une œuvre immense.
364 pages- 10€
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