L’autre, c’est moi
Le 8 février 2009
Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic nous plongent au cœur de l’esprit tourmenté d’une femme magistralement interprétée par Dominique Blanc. Un voyage troublant aux frontières de la conscience et du réel.
- Réalisateurs : Pierre Trividic - Patrick Mario Bernard
- Acteurs : Dominique Blanc, Cyril Gueï, Peter Bonke, Christèle Tual, Aude Benoit
- Genre : Drame, Fantastique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 4 février 2009
– Durée : 1h37mn
Résumé : Anne-Marie se sépare d’Alex. Il veut une vraie vie conjugale. Elle veut garder sa liberté. Ils se séparent sans heurt et continuent à se voir. Pourtant, lorsqu’elle apprend qu’Alex a une nouvelle maîtresse, Anne-Marie devient folle de jalousie. Et bascule dans un monde inquiétant, fourmillant de signes et de menaces.
Critique : Anne-Marie (Dominique Blanc) revendique sa liberté ; elle préfère les histoires fugaces et s’en va lorsque l’intérêt réciproque se transforme en attachement. Pourquoi cette femme si farouchement indépendante devient-elle alors progressivement obsédée par la nouvelle histoire d’amour de son ex ? La colère l’envahit et soudainement l’assistante sociale qu’elle est paraît plus douée pour guider les autres dans la vie que pour affronter ses propres difficultés.
- © Ad Vitam
Ce qui la ronge, plus que la jalousie de voir son ancien compagnon continuer sa vie, c’est de comprendre qu’il évolue avec une femme qui lui ressemble. Une femme qui pourrait être elle. Anne-Marie devient interchangeable, une parmi d’autres. Cela l’obsède jusqu’à la transformer en une autre personne, à la fois double maléfique et complémentaire d’elle-même. Une miss Hyde en puissance, incontrôlable et démunie face à ses faiblesses et ses dérives. Elle devient un être de la nuit dont l’autobus refait inlassablement le même trajet ; autant de signes qui suggèrent l’enfermement de l’héroïne malheureuse, coupable et victime de son identité duale.
- © Ad Vitam
La perception de soi et la création de son identité sont au cœur de la réflexion de L’autre. Anne-Marie ne cesse de s’observer dans le miroir, obsédée par son image. Mais qu’est-ce qu’elle y regarde ? Qu’est-ce qu’il lui révèle ? Lui reflète-t-il la copie exacte de son unité physique ou crée-t-il un tout avec son psychisme ? C’est dans cet enchevêtrement de doutes que se construit le douloureux L’autre. À la lisière du fantastique, les réalisateurs du déjà barge Dancing, entraînent le spectateur dans les méandres de l’inconscient et le confrontent à ses propres peurs. Ils installent une tension chromatique angoissante à laquelle on ne peut que craindre une issue violente. Pour peu que l’on accepte d’entrer dans l’esprit troublé de l’héroïne, incarnée spectaculairement par Dominique Blanc, on n’est pas déçu du voyage.
- © Ad Vitam
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Norman06 29 avril 2009
L’autre - la critique
Splendide portrait d’une femme aux limites de la schizophrénie, cette adaptation littéraire frappe par le montage vertigineux de Yann Dedet, le recours allusif au fantastique et un ton unique dans le cinéma français. Dans un rôle qui n’est pas sans rappeler celui de Deneuve dans Répulsion, Dominique Blanc pourrait bien décrocher un 5ème César.