Le 22 avril 2020
Un drame aussi fantastique que psychologique d’un homme qui peut devenir invisible. L’idée était bonne, mais le traitement du sujet tombe à plat.


- Réalisateurs : Pierre Trividic - Patrick Mario Bernard
- Acteurs : Isabelle Carré, Golshifteh Farahani, Jean-Christophe Folly
- Genre : Drame fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rouge Distribution
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 22 avril 2020 20:50
- Chaîne : Ciné+ Club
- Date de sortie : 16 octobre 2019

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Résumé : Dominick Brassan a le pouvoir de se rendre invisible. Il ne s’en sert pas beaucoup. À quoi bon, d’ailleurs ? Il a fait de son pouvoir un secret vaguement honteux, qu’il dissimule même à sa fiancée, Viveka. Et puis vient un jour où le pouvoir se détraque et échappe à son contrôle...
- Copyright Doc and Film International
Notre avis : Ca commence dans un cabaret de jazz où de magnifiques femmes noires dansent, pendant que des musiciens entonnent des airs fascinants et sensuels. Apparaît une jeune maman, équipée d’un couffin où dort son bébé, qui disparaît mystérieusement. Le sujet est lancé. L’histoire nous projette quelques trente-huit ans plus tard, alors que finalement, on aurait eu plaisir à suivre l’enfance de ce héros doué du talent de se rendre invisible.
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Qu’est-ce qu’Isabelle Carré et Jean-Christophe Folly sont allé faire dans ce récit totalement ennuyeux et surtout d’une consternante invraisemblance ? Avec ce début musical et langoureux, doublé d’un générique tout à fait original, on s’attendait à une histoire tortueuse et magique. Au lieu de cela, nous atterrissons dans un Paris terne, froid, avec des personnages dont la survenue prête à beaucoup de confusions. En réalité, le propos souffre d’une écriture qui manque singulièrement d’ambition. La mise en scène ne parvient à générer aucune forme d’émotion. Une variation mélancolique sur un antihéros affublé d’un talent extraordinaire, aurait mérité un traitement plus profond. Au lieu de cela, on ne perçoit pas l’intérêt des personnages, sauf peut-être lorsqu’il s’agit de la relation (presque) amoureuse entre Dominique, le héros, et une voisine, musicienne aussi et aveugle.
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Le long-métrage lance des pistes narratives qui ne vont pas au bout et dont on ne parvient jamais à trouver la résolution. Par exemple, au début du film, des attaques sont commises sur des innocents par des mains invisibles sur des quais de métro. On s’imagine alors qu’un autre personnage doué de ce talent d’invisibilité erre dans Paris et qu’il est résolu à régler ses comptes avec la société. Rien de cela en réalité. La narration s’estompe aussi rapidement. De la même manière, le scénario met en lien un ami d’enfance de Dominique, lui-même étant affublé de ce drôle de talent. On ne comprend pas ce qui meut ce personnage et les raisons de son agressivité ? Bref, à force d’ellipses dans le récit, le film tourne à plat et sème le spectateur dans une série de quiproquos sans intérêt.
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L’angle mort, au titre aussi énigmatique que le scénario, devrait demeurer dans le domaine de l’invisibilité. Pas même l’image n’a fait l’objet d’une esthétique particulière, qui aurait pu donner au trouble de ce personnage, une connotation romantique ou poétique. Rien de cela. Le spectateur est condamné au gris qui annonce, derrière les pluies diluviennes, quelque chose qui ressemble à l’Apocalypse.