Un thriller essoufflé et vieillot
Le 14 mars 2015
Un thriller poussif pour un sujet (la spoliation des biens juifs sous l’Occupation) qui méritait mieux.
- Réalisateur : François Margolin
- Acteurs : Michel Bouquet, François Berléand, Anna Sigalevitch
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Durée : 1h33 mn
- Date de sortie : 18 mars 2015
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Un thriller poussif pour un sujet (la spoliation des biens juifs sous l’Occupation) qui méritait mieux.
L’argument : Esther, jeune femme de 30 ans, part à la recherche de la collection de tableaux volés à sa famille juive pendant la guerre. En cours de route, tout en mettant à jour des secrets de famille profondément enfouis, elle redécouvre son père.
Notre avis : Le sujet nous intéressait. La spoliation des biens juifs pendant l’Occupation, est un fait révoltant qui marque encore notre actualité et qui rend sa présence en salle d’autant plus pertinente. Le thriller de François Margolin (réalisateur de Mensonge avec Nathalie Baye, en 1992), nous entraîne dans une sombre histoire de famille aux rebondissements féconds.
Malheureusement, très vite l’on se rend compte des mauvaises orientations du film. Le propos est desservi par une mise en scène télévisuelle, platement inadaptée pour la salle, et par le jeu outrée de l’actrice principale, Anna Sigalevitch, qui surjoue dans un registre hystérique. Une autre bizarrerie de casting est de faire jouer un vieillard de plus de 80 ans par un acteur de 28 ans, Niels Schneider ; on se demande si c’est par manque de budget ou si le metteur en scène veut nous souffler à l’oreille que le Mal ne vieillit pas et qu’il est plus que jamais là, qui sait ? Le symbolisme serait plutôt lourdaud.
S’essoufflant par manque de rythme, L’antiquaire peine à susciter l’intérêt. Seule la rencontre des deux monstres sacrés que sont Michel Bouquet et Robert Hirsch peut entretenir l’illusion d’un sursaut. Ces deux vieilles gloires du cinéma français insufflent un peu de vie à ce film désincarné, voire suranné. À leurs côtés, François Berléand et Louis-Do de Lencquesaing sont égaux à eux-mêmes et tentent de faire vivre des personnages convenus.
Réutilisant la musique que Bernard Herrmann avait composée pour La mariée était en noir, Margolin nous prouve que recyclage peut rimer avec ratage. En dépit de rares instants de grâce (la scène de l’escalier, Léo Ferré chantant l’air méconnu Cette blessure), le naufrage est manifeste. On ne peut que le regretter au vu du sujet.
Copyright : © Margo Cinema
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