Le 2 juillet 2023
Sarah Halimi : un crime antisémite n’a pas froid aux yeux. C’est un documentaire courageux qui dit tout fort la vérité en veillant lui-même à ne pas succomber à la facilité de la radicalité.
- Réalisateur : François Margolin
- Genre : Documentaire, Téléfilm
- Nationalité : Français
- Durée : 1h07mn
- Date télé : 2 juillet 2023 22:45
- Chaîne : RMC Story
- Date de sortie : 2 juillet 2023
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– Diffusion TV : dimanche 2 juillet à 22h45 sur RMC Story
Résumé : Sarah Halimi a été assassinée par son voisin d’origine malienne, en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2017. Elle a été torturée, au vu et au su de tous ses voisins, avant d’être jetée depuis son balcon par le meurtrier.
Critique : François Margolin est un documentariste qui ne craint pas de lever des vérités enfouies par le temps qui passe ou les intérêts politiques. En ce sens, Sarah Halimi : un crime antisémite et impuni (on pense aussi à l’odieuse affaire Salimi qui a valu à son diabolique criminel une non-condamnation pour des raisons d’excès de drogue) raconte non seulement le drame antisémite qui hante encore la France, mais aussi les déboires d’une comédie judiciaire qui a cumulé les erreurs d’appréciation.
François Margolin s’engage à son tour dans une enquête sérieuse, sobre, où il s’entretient avec l’ensemble des acteurs (avocats, médecins, proches, parlementaires) qui ont pu suivre d’une manière ou d’une autre le crime. Sarah Halimi n’est pas seulement une femme juive tuée pour ce qu’elle est : c’est une femme comme les autres, simple, qui habite dans un quartier populaire de Paris, réputé pour son cosmopolitisme culturel, et qui aura succombé au manque de prudence et de réactivité de la police, en plus des cris d’un assassin qui commet son crime au nom de Dieu. Le documentariste brandit clairement la thèse terroriste et à la fois ne manque pas de dénoncer le dysfonctionnement des services de la police et de justice. Le risque évidemment est de sombrer dans une forme de conspiration politique. Pour autant, le réalisateur appuie son propos d’extraits de l’enquête policière, d’entretiens issus d’une enquête parlementaire et de témoignages plus diffus qui confirment clairement le mystère d’un crime qui n’aurait pas dû avoir lieu.
- Copyright Margot Cinéma
Le documentaire est mené comme un récit policier dans l’après-coup d’une affaire réputée close par la justice française. Pendant une petite heure, le documentariste décrit les rouages d’une enquête judiciaire qui a failli à l’imprécision, le manque de moyens adaptés voire la légèreté de la juge d’instruction. Le pas est évident de penser que la façon dont les professionnels ont traité cette terrible affaire relèverait d’une forme d’antisémitisme généralisé où la police, les magistrats seraient impliqués. La réalité est plus complexe que cela. Sarah Halimi : un crime antisémite et impuni raconte la brutalité du sentiment d’injustice qui pourrait atteindre tous les citoyens quels qu’ils soient, une certaine désinvolture des administrations chargées de protéger les habitants. Le film, comme le livre d’ailleurs, devient alors une tentative désespérée de réparation d’un crime qui a été ignoré par les médias notamment dans ses fondamentaux terroristes et antisémites.
François Margolin met dos à dos toutes les thèses qui ont prévalu au jugement de Traoré, plus précisément au non-jugement de l’auteur du crime de Sarah Halimi. Le film referme la page dans le mystère qui lui est dû, avec le sentiment pour le spectateur que la justice a encore devant elle une montagne de progrès à accomplir en faveur des centaines de milliers de victimes qui se taisent devant le ratage des diligences qui ont été menées à leur endroit. À cela s’ajoute, en point d’orgue, le mystère de l’antisémitisme qui ne souffre d’aucune couleur politique ou religieuse et continue de hanter le destin du monde.
- Copyright Margot Cinéma
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