Le 19 avril 2019
Version numérique du bovarysme, le roman d’Éric Reinhardt est une variation plutôt plate, qui aligne les situations-clichés.
- Auteur : Éric Reinhardt
- Editeur : Gallimard
- Genre : Roman & fiction, Littérature blanche
- Nationalité : France
- Date de sortie : 21 août 2014
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : À l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Notre avis : La tragédie d’une Bovary 2.0, Bénédicte Ombredanne, en plusieurs étapes. Une escapade avec Christian, rencontré sur Meetic, signe le début d’un long chemin de croix : incriminations permanentes d’un mari obsessionnel, tentative de suicide, convalescence en hôpital psychiatrique, dialogues confessionnels entre femmes victimes, retour à la maison et de nouveau le harcèlement, échanges sporadiques avec Éric R. auteur-accoucheur -déjà aperçu au début du texte-, mort de Bénédicte apprise sur Google, enquête rétrospective (que s’est-il passé ?) de l’écrivain susnommé, rencontre avec la sœur masseuse qui reprend le fil d’une existence malheureuse (jusqu’à la maladie, l’abandon des proches, le dernier outrage à la défunte, habillée à la sauvette et n’importe comment), dialogue final Bénédicte-Christian (soustrait à une temporalité précise, donc hors du temps, donc forcément romantique).
S’intercale une magnifique nouvelle de Villiers-de-l’Isle Adam : « L’inconnue », qui, en quelques pages, concentre toute l’émotion recherchée par Reinhardt, mais noyée dans des paragraphes bavards. Le contraste est terrible, fait ressurgir tous les défauts du récit encadrant, rivé à des métaphores pesantes ou des énumérations interminables. Pas un mot de trop chez Villiers, qui fait la nique, par-delà les années, au roman qui l’accueille. Le bouquin mièvre de Reinhardt a rencontré un joli succès. Certaines femmes ont cru reconnaître leurs mots électroniques dans des fragments du récit. Vicissitude de l’artiste-démiurge qui construit, paraît-il, une œuvre.
Éric Reinhardt, "L’amour et les forêts"
Collection Blanche
368 pages, 140 x 205 mm
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