Le 25 novembre 2024
Des images et des musiques somptueuses au service d’un film hors le temps, mais peut-être par certains aspects trop spécialisé.
- Réalisateur : Françoise Ferraton
- Acteurs : Michael Lonsdale, Leïli Anva, Yann Boudaud
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Jupiter Films
- Durée : 1h19mn
- Date de sortie : 27 novembre 2024
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Résumé : La base de l’enseignement de de penseur inclassable est la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. Ce film veut nous aider à pénétrer l’une des pensées les plus fascinantes du XXeme siècle. Son message continue de marquer par sa profondeur et son intemporalité. Jiddu Krishnamurti est l’une des plus authentiques figures spirituelles. « Est-il signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade ? » (Krishnamurti).
Critique : D’abord, c’est l’image d’un lac où des pirogues se trainent dans un flou de couleurs et de fumées. La voix de Michael Lonsdale si unique s’invite au milieu de ces photographies et se met à lire des textes du penseur Jiddu Krishnamurti. On se croirait soudain précipité dans un ouvrage de Marguerite Duras qui d’ailleurs a tant compté sur le jeu du comédien pour donner chair à ses films. En réalité, le spectateur est convoqué dans un récit à mi-chemin entre la méditation et la poésie, où la philosophie humaniste et spirituelle de Krishnamurti est présentée dans ses fondamentaux.
Krishnamurti, la révolution du silence n’est pas un documentaire grand public. Le long-métrage s’assume comme une œuvre de niche pour celles et ceux qui cherchent une respiration dans leur existence. Dieu sait s’ils sont nombreux, d’autant plus dans un monde où les équilibres écologiques faillissent et les démocraties tremblent. Françoise Ferraton offre ainsi une page de méditation, des images de toute beauté qui amènent le spectateur à se décentrer peu à peu de lui-même et se laisser séduire par la puissance des mots du penseur indien. Chaque phrase semble simpliste, en écho à ces images qui semblent nettoyées de tout surplus. La pensée directe est d’abord une invitation à la liberté, à s’émanciper de la futilité de l’univers pour se centrer sur le seul moteur de liberté qui est l’amour de soi et des autres. Françoise Ferraton filme le dénuement, la nature telle qu’elle est, sans aucune fioriture, comme une illustration de cette invitation à se libérer des scories de l’existence.
- Copyright Jupiter Distribution
La réalisatrice ne se contente pas de faire un film contemplatif. Elle insère des images d’archives pour à la fois mieux comprendre l’homme, mais surtout l’œuvre. On imagine que la réalisatrice est venue à ce film parce qu’elle est elle-même convaincue des vertus d’une existence libérée des impuretés de la pensée et du monde. Elle plaide comme le penseur pour une renaissance avec notamment ces visages d’enfants qui clôturent quasiment son film. La dernière parole est justement donnée à Jiddu Krishnamurti qui nous invite à l’écoute intérieure non pas des mots, de leur signification, mais de leur matière spirituelle.
Krishnamurti, la révolution du silence demeure un film complexe à appréhender. Les adeptes de la pensée du philosophe n’auront aucun mal à rentrer dans le documentaire là où les autres peineront sans doute à tenir l’attention jusque la fin. Et pourtant, voilà une œuvre originale sans doute bien nécessaire à l’heure où la question du sens est si souvent revendiquée par les uns et les autres, pressés par le temps de la mondialisation et de l’argent.
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