La marche du temps
Le 27 décembre 2007
Un éloge de la lenteur qui peint, mieux que des mots, la force des sentiments.
- Réalisateurs : Boris Khlebnikov - Alexei Popogrebsky
- Acteur : Igor Tchernevitch
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Russe
- Festival : Festival de Cannes 2004
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– Durée : 1h45mn
Un éloge de la lenteur qui peint, mieux que des mots, la force des sentiments.
L’argument : Un père et son fils traversent l’immensité des paysages russes. Tournant le dos à Moscou et au passé, ils se rendent chez une cousine qui habite à Koktebel, sur la mer Noire. Sans un kopeck en poche, leur voyage s’invente librement au fil des rencontres et de leur débrouillardise. Le père, ingénieur, raconte à son fils le secret des choses. Surtout, ses récits sur le vol des albatros captive le garçon qui imagine le monde vu d’en haut.
Mais le voyage s’arrête avant terme lorsque le père tombe amoureux. Le fils, déçu, qui voit en Koktebel la promesse d’un nouveau départ, décide de se prendre en mains et de voler de ses propres ailes en poursuivant le voyage seul.
Notre avis : Peut-être plus encore que la meilleure des peintures sociales, le road movie est le reflet d’un pays. Et si chacun a sa façon de voyager, chaque peuple développe son propre sens du voyage qui n’est rien d’autre que sa perception du temps. Koktebel en est la preuve éclatante, conjuguant, en presque deux heures, un éloge de la lenteur qui, s’il peut déconcerter dans un premier temps, donne à cette histoire de presque rien la densité d’une émotion jamais donnée, sans cesse suggérée, proposée.
Un père et son fils s’éloignent de Moscou et d’un passé dont on ne saura pas grand chose, juste de quoi percevoir la force du lien qui les unit. La caméra les suit dans leur parcours, épouse leurs détours, leurs pauses, leurs abandons, et se fait infiniment discrète, dans des gros plans qui saisissent sur un visage une pensée, un bonheur ou une nostalgie, ou des plans de dos où le chemin qui s’ouvre au spectateur est le même que celui qui s’offre aux voyageurs. Voir devant, plus loin, mais jamais très droit puisque la route qui mène à Koktebel, leur eldorado, est semée de rencontres, d’espoirs, de possibilités de vies. Peu de paroles s’échangent entre le père et le fils. Tout passe par un regard, un geste, un mensonge, parfois. Et lorsque l’enfant se révolte et décide de finir le voyage en solitaire, il n’y aura que la boue du chemin pour l’entendre.
Koktebel est un tableau impressionniste qui nous attache par petites touches, sans rien forcer. Le temps fait le reste, mieux que les mots, fixant l’éphémère dans l’espace sans limites de l’humanité.
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