Kaamelott : Premier Volet - Alexandre Astier - critique

Critique : C’est une histoire qui ne pourrait jamais arriver tant que les hommes resteront des hommes, celle d’un ancien roi, Arthur, vendu comme esclave, que des résistants aimeraient faire revenir au pouvoir, alors que lui, tout simplement rejette complètement cette option. Esclave est un peu dur, mais monarque de Kaamelott, il n’en veut assurément plus. Le film d’Alexandre Astier prend ainsi le contre-pied d’un poncif de notre humanité qui ne saurait renoncer au pouvoir, à l’argent et à la sexualité. Arthur apparaît comme un héros purifié de ses années de règne, il est sans sexualité, sinon qu’il fantasme un amour de jeunesse avorté, et cherche un mode d’existence simple, apaisé où finir ses jours sans trop de contrariété. Mais la quête du Graal est au-dessus de toutes les ambitions, et le pauvre Arthur est ramené de force sur le territoire de la Bretagne, se transformant en un héros de cinéma dont tout le monde raffole.

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Reprendre une série sur le grand écran dont le format est très court est risqué. En effet, il appartient au metteur en scène de penser un récit qui tienne en haleine le spectateur deux heures, tout en conservant ce qui fait le charme de l’original, à savoir des dialogues anachroniques, croustillants et mordants. Alexandre Astier y réussit avec brio. Il réunit autour de lui une bande de comédiens totalement engagés dans ce récit loufoque et rythmé, à commencer par Chabat, Clavier et Audrey Fleurot qui se donnent à cœur joie dans leur numéro de farce. Même Sting s’adonne à cette comédie champêtre, et non sans talent. La bonne humeur traverse le long-métrage qui ne s’attache jamais à des effets stylisés de la mise en scène ou de la photographie mais parie totalement sur le plaisir des comédiens à habiter ces rôles sans complexe.

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Hormis le plaisir de vivre pendant deux heures au rythme des comédiens tous aussi irrésistibles les uns que les autres, il faut saluer la grande qualité des décors et costumes. Si l’on ressent naturellement l’abondance des moyens financiers, Alexandre Astier a l’audace de proposer un film qui fait les choses bien, sans verser dans l’extravagance et les excès. Bien sûr, la mise en scène ne fait pas preuve d’une profonde inventivité. Le long-métrage cherche à provoquer les rires, mais aussi à entraîner le spectateur dans une aventure historique et fantastique avec son lot de méchants attachants et de gentils exécrables. On passe ainsi deux heures dans un univers nouveau, fantasque et riche, faisant passer le spectateur par les mers, les forêts, les montagnes et des châteaux de toute beauté.

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Kaamelott - Premier volet est un film fabriqué pour l’été et qui assume sans aucun complexe la fonction première du cinéma qui est d’apporter du plaisir à son spectateur. Cet art populaire qui mêle paillardise, aventures, et bons mots suffit à faire revenir les jeunes dans les salles obscures, ce qui est une excellente opportunité en cette période sanitaires difficiles. Le rire, la légèreté, le goût de l’épopée sauront séduire tous ceux qui hésitent encore à passer les portes des cinémas.