Le 27 juin 2020
Sorolla peint la plage, le bain de jeunes enfants qui jouent, la vague écumeuse. Il a posé son chevalet sur le sable perpendiculairement à la mer. Sa grande toile lui donne ce qu’il faut d’ombre pour se dépenser. D’un geste rapide et fluide, il dilue sa pâte huileuse de l’air marin, il trempe son pinceau dans le bleu méditerranée. A fin de la journée, il tire jusqu’à l’eau les ombres violettes des estivants qui rassemblent leurs affaires. Sur la toile, demeure l’empreinte de ce moment de bonheur. Villégiature espagnole !
- Auteur : María López Fernández
- Editeur : Hazan
- Genre : Peinture
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Résumé : {Catalogue officiel de l’exposition Joaquín Sorolla à l’Hôtel de Caumont Centre d’art d’Aix-en-Provence du 10 juillet au 1er novembre 2020.. Joaquín Sorolla (1863-1923), l’un des plus grands noms de la peinture espagnole du XXe siècle, est à l’honneur à l’Hôtel de Caumont en 2020. On lui doit une des représentations les plus marquantes et éclatantes d’une Espagne lumineuse et méditerranéenne, optimiste et moderne. Fondée sur le naturalisme, sous l’influence de Bastien-Page, sa peinture est très marquée par la constante référence à Velázquez, que Sorolla considère comme son grand maître. Cet apprentissage est enrichi par un coup de pinceau libre et lumineux, proche de l’impressionnisme, et par une interprétation de la lumière et de la couleur incroyablement vitaliste et novatrice. Ses compositions magistrales, informées par les nouvelles possibilités de cadrage de la photographie, ainsi que par l’influence de l’estampe japonaise, nous captivent par leur spontanéité, leur immédiateté et leur modernité. L’exposition de l’Hôtel de Caumont s’appuie sur plusieurs recherches afin d’aborder la manière dont Sorolla a construit son oeuvre, s’attachant à trois questions fondamentales : le processus créatif de l’artiste, les sources des principaux sujets de son oeuvre et l’évolution de ces sujets au sein de sa production. Aux côtés d’oeuvres ambitieuses de grand formats, sont exposés de petits dessins et esquisses à l’huile, qui éclairent d’une lumière nouvelle sa conception de l’art, dont le trait principal est la luminosité et la spontanéité. Essentielles dans son processus de travail, ces esquisses de petits formats lui permettent de cerner les sujets qu’il explore, de tester des compositions ou des combinaisons de couleurs. L’exposition est aussi l’occasion de faire connaître, à travers les photographies et l’abondante correspondance de l’artiste, le caractère infatigable, quasi obsessionnel de son travail, et permet d’analyser la manière dont Sorolla a élaboré son style le plus personnel.{}}
Notre critique : Il y eut un temps avant les congés payés populeux et les agglutinations de riviera, où la plage était un lieu naturel et poétique. Un temps où le sable n’était pas uniformément recouvert de serviettes, de transats et parasols.Il y eut un temps avant les bouées banane et l’huile de bronzage. Sorolla, en saisissant au début du siècle dernier ces moments différents, ne se doutait probablement pas que ces peintures auraient pour nous, squatteurs de plage, pique-niqueurs de pan bagnas sous glacière, mangeurs de churros gras et glaces crémeuses de quatre heures, un parfum rare et élégant.
Les regarder fait du bien comme respirer de l’air pur. Nous sommes avec le peintre, parmi ceux qu’il peint, profitant du jour rythmé par les azimuts solaires.
Il n’est pas le seul à ouvrir ces paysages exotiques qu’il montrera à la société confinée des salons parisiens. Au dix-neuvième siècle, la mode, l’histoire et les techniques de représentation décident nettement des thèmes et du style des artistes. Même l’avant-garde impressionniste que le peintre fréquenta, exige de casser les codes classiques pour imposer les siens : une dilution du sujet face à la performance de la photographie, un certain naturalisme qui donne de l’air à la ville industrielle. C’est dans cette mouvance qu’il s’inscrit, car en dérogeant à ces conventions, anciennes ou nouvelles, un peintre peut ne pas être reconnu et être même indûment ignoré malgré les médailles méritoires qu’il a obtenues. Alors qu’y-a-t-il de particulier dans l’œuvre de Sorolla qui le distingue ? C’est ce que Maria Lopez Fernandez décrypte habilement dans le texte de commentaires, qui accompagne l’iconographie rassemblée pour cette exposition, et qui peut, pour l’essentiel, se résumer ainsi : le rendu sensuel et vivace des atmosphères espagnoles. Avec lui, on se sent à l’endroit et au moment qu’il a capturé, comme avec un photographe, mais avec une imprécision motivée du trait qui augmente la puissance de l’image, qu’elle soit gaie ou dramatique.
Pour l’étiqueter rapidement, on peut dire que Sorolla est un luministe doublé d’un costumbriste. Que veulent dire ces néologismes qui décrivent l’artiste et son style ?
Simplement qu’il fait preuve d’amour pour sa terre natale, peint préférablement des scènes typiques régionales, des personnes habillées de leurs costumes locaux, en jouant d’une gamme d’ombres et de lumières contrastées. Regarder ses toiles fait du bien comme des vacances, comme un voyage, une discussion sur un marché avec des personnes authentiques, comme les décrivait Marcel Pagnol.
A voir à Aix-en Provence, à lire comme si vous étiez face à la mer, dans l’ombre rafraichissante d’une treille.
Collection : Catalogues d’exposition
Date de parution : 17/06/2020
Format :242 x 280 mm
192 pages
Prix : 29 €
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