Jeu d’ombres . T1 . Gazi ! - La chronique BD

On ne choisit pas sa famille...Fils d’immigré turc, Cengiz est un charismatique leader de la banlieue lyonnaise. Inspiré par l’humanisme de Mustapha Kemal, dit « Atatürk », il milite pour la laïcité aux côtés de Viviane dont il est amoureux. Les politiques voient en lui l’homme providentiel qui pourrait atténuer les tensions dans les banlieues depuis les récentes émeutes.

Mais lorsque son frère Sayar, un gangster ultra-violent, s’évade de sa prison d’Istanbul et resurgit dans sa vie, le destin de Cengiz bascule...Avec Jeu d’Ombres, Loulou Dedola signe un captivant thriller qui, à la manière d’une série comme The Wire, dresse un portrait exhaustif, réaliste et tout en nuance des quartiers populaires où criminalité, engagement social et activisme politique sont parfois indissociables. Une aventure en deux tomes somptueusement mise en image par le trait virtuose de Merwan (L’Or et le sang).

Ce qui permet d’accrocher dès les premières cases c’est le dessin de Merwan. Pour ceux qui ne le connaitrait pas, on vous encourage fortement à lire L’or et le sang aux éditions Glénat. Merwan a une "patte", proche du réalisme, mais avec un style qui lui est propre, des personnages avec une "gueule" qu’on oublie pas et aussi ce dynamisme permanent qu’il développe dans chacune de ces BD. Après le scénario de Loulou Dedola est franc, direct, renseigné, il percute à bon escient, il emporte et nourrit une histoire forte dont on attend très rapidement la suite !

Une exposition-vente consacrée au travail de Merwan est d’ailleurs visible du 6 au 12 octobre à la galerie L’œil de Jack à Paris.

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