Le 6 janvier 2016
- Acteur : Jennifer Jason Leigh
Meneuse de gang déchaînée dans le dernier Tarantino, Les Huit Salopards, Jennifer Jason Leigh est l’icône underground des années 90. Retour sur une carrière inégalable.
Meneuse de gang déchaînée dans le dernier Tarantino, Les Huit Salopards, Jennifer Jason Leigh est l’icône underground des années 90. Retour sur une carrière inégalable.
(C) SND
Fille d’une scénariste et de l’acteur Vic Morrow, qui mourra lorsqu’elle avait à peine 20 ans sur le tournage de l’adaptation cinématographique de La Quatrième Dimension, Jennifer Jason Leigh était la star vénéneuse des années 90. Jetée par le cinéma indépendant et hollywoodien dans les années 2000, malgré quelques titres remarquables, une apparition chez Sam Mendes (Les Sentiers de la perdition), on l’a également vue chez Charlie Kaufman (Synecdoche, New York), elle a incarné au fil des décennies une indomptable sauvageonne aux films sulfureux, resplendissante dans des rôles névrotiques et borderline.
Si elle a excellé dans des productions indépendantes classiques chez Agnieszka Holland (Washington Square), Robert Altman (Kansas city, Short Cuts), chez les Coen (Le Grand Saut), Alan Rudolph (Mrs Parker et le cercle vicieux) et a frôlé le mainstream (quelques teen movies dans les années 80 et un rôle de potiche dans le Backdraft de Ron Howard, Jennifer Jason Leigh, égérie intransigeante, s’est toujours émancipée des cadres au risque, un moment donné, de devenir invisible et de disparaître de la conscience cinéphile.
L’icône déjantée d’une décennie et demie (quelques grands rôles dans les années 80, chez Verhoeven, notamment) a été lesbienne psychopathe (Jeune Fille Cherche Appartement), putain au milieu des drag queens (Last Exit to Brooklyn d’Uli Edel), flic camée en état de manque (Rush de Lili Fini Zanuck), et écartelée par un serial killer dans le nihiliste Hitcher (Robert Hamon).
En lui confiant le rôle d’une meneuse de gangs, traînée par des chasseurs de primes à la potence dans The Hateful Eight, Tarantino a fait le bon choix, celle d’une actrice prédatrice féroce qui a incarné la névrose comme peu d’acteurs en ont été capables auparavant. Une divine.
Ses rôles cultes :
The Machinist : (2005) de Brad Anderson : une œuvre paranoïaque et folle avec Christian Bale émacié. Un rôle à cran pour la Leigh.
In the Cut : (2003) thriller érotique avec Meg Ryan en héroïne. Oui, Jennifer Jason Leigh a croisé la route de Jane Campion.
eXitenZ : (1999) retour au thriller horrifique pour Cronenberg qui essaie de retrouver le succès de Videodrome. Exit les VHS, les jeux vidéos ont pris l’avantage. Jude Law l’accompagne magnifiquement dans ce jeu entre illusions et réalité.
La Chair et le sang : (1985) Verhoeven en pleine transition entre le vieux continent et sa carrière américaine ose un pamphlet médiéval iconoclaste. Un sulfureux Game of Thrones très en avance sur son temps.
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