Je lis dans tes yeux

Rien de nouveau sous le ciel des relations mère-fille.

L’argument : L’histoire de trois femmes qui s’éloignent et se rapprochent, partagées entre Rome et Naples.

Notre avis : Pour son premier long métrage, Valia Santella (ancienne assistante de Nanni Moretti, Daniele Luchetti et Gabriele Salvatores) a choisi de traiter des relations mère-fille et ce sur trois générations. Soit Margherita, la mère, chanteuse volcanique et imprévisible, qui, suite à une opération des cordes vocales, risque de perdre sa voix. Chiara, la fille, orthophoniste taciturne qui n’arrive pas à pardonner à sa mère de ne pas avoir été à la hauteur de ses espérances. Et Lucia, la petite-fille, asthmatique, qui fait le lien entre les deux femmes. Trois femmes qui ont chacune un problème avec le souffle, la parole, la vie.
De cette relation passionnelle faite aussi bien d’admiration que de ressentiment, Valia Santella tire un film tiède et somme toute assez caricatural. Si le sujet mère-fille a donné lieu à des films remarquables (Mon trésor, Talons aiguilles, Thirteen, La pianiste, The mother et bien d’autres encore), Je lis dans tes yeux manque quant à lui cruellement de subtilité et de délicatesse pour sortir du lot.
Bonne surprise tout de même au programme, le moyen métrage de Nanni Moretti (producteur du film) présenté en première partie. La dernière cliente relate l’histoire de la fermeture d’une pharmacie new-yorkaise gérée avec passion depuis deux générations par la famille Gardini. Filmant à rebours, de la destruction de l’immeuble au dernier jour d’activité, Nanni Moretti parvient habilement à saisir toute l’émotion et l’humanité de cette petite communauté qui voit sa vie de quartier bouleversée. Comme quoi, les histoires les plus courtes sont souvent les meilleures.