Je déteste les enfants des autres - la critique

Une comédie familiale trop convenue mais moderne et qui, chose rare, respecte un minimum ses personnages.

L’argument : Un mois de vacances entre amis : difficile de supporter les gosses de ses ami(e)s, surtout quand les méthodes d’éducation diffèrent, que les gamins vont cristalliser les différences de caractères et de styles de vie des adultes, et que certains s’avèrent in-sup-por-tables !

Notre avis : Les vacances arrivent et avec elles, comme chaque année, une flopée de comédies familiales plus ou moins réussies. L’argument tourne toujours autour du même thème : des Parisiens à la campagne avec leurs gosses, et les avanies qui s’ensuivent. Passons sur cette irritante programmation, dont le caractère systématique rappelle le sommaire des magazines féminins, bourré des marronniers de saison les plus éculés (pléonasme ?), kilos à perdre en tête (objectif à atteindre illustré par une photographie décourageante). Marchands de rêve, se défendront-ils (elles). Bon, revenons à nos moutons.
Au départ donc, pas beaucoup de surprises. Les gamins rassemblés sont insupportables, mais malheureusement pas autant qu’on aurait pu l’espérer. Du côté des parents, guère mieux. Caractérisations superficielles et situations convenues sont au rendez-vous. Tout cela ronronne gentiment et on s’apprête donc à subir une projection pénible de plus. Et puis, contre toute attente, le film résiste et si nombre de scènes sont loin d’être totalement satisfaisantes, Anne Fassio parvient à maintenir son navire à flot. Car pointe une vraie mélancolie sous une question en apparence banale, mais pas si souvent que cela abordée dans ce type de film : c’est quoi, aujourd’hui, réussir sa vie de famille ? Être strict avec ses gosses ? Copiner avec eux ? Rester avec leur père ? Comment se positionner face à ses enfants, quand soi-même on a bien du mal à grandir ? Et face à ses amis, quand la venue des mômes change forcément la donne ?
Anne Fassio n’offre pas de réponse toute faite, se noie un peu au milieu de ses multiples personnages, reste tiraillée entre ses idées et les conventions du genre qu’elle a choisi. En gros, elle ne se montre pas aussi mal élevée que les sales gosses qu’elle met en scène et reste un peu trop dans le rang. À moins qu’elle ne réussisse un petit tour de force pour ce genre de productions balisées : le respect, au fond, de ses personnages. Ça fait du bien, on avait perdu l’habitude...