Bons baisers du Pirée
Le 2 juillet 2012
Gros succès à sa sortie, ce divertissement plaisant marque la régression artistique de Jules Dassin, grand cinéaste hollywoodien qui tentait une nouvelle carrière internationale.
- Réalisateur : Jules Dassin
- Acteurs : Melina Mercouri, Titos Vandis, George Foundas (Giórgos Foúndas)
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Grec
- Editeur vidéo : MGM
- Durée : 1h31mn
- Box-office : 1 797 747 entrées France (1960) / 677 041 entrées P.P. (1960) / 2.083.992 entrées France au 31 août 2010
- Titre original : Pote tin Kyriaki
- Date de sortie : 25 mai 1960
- Festival : Cinémathèque de Nice, Festival de Cannes 1960
– Festival de Cannes 1960 : Prix d’interprétation féminine pour Melina Mercouri
– Oscar 1961 : Meilleure chanson originale
L’argument : Un intellectuel américain, en visite à Athènes, déplore le déclin de la civilisation grecque, incarné à ses yeux par Ilya, la plus célèbre prostituée du Pirée.
Notre avis : Victime du maccarthysme, Jules Dassin avait quitté les Etats-Unis pour tenter une carrière européenne. Hormis la réussite de Du rififi chez les hommes, l’ancien blacklisté ne retrouva jamais la force réaliste et lyrique de ses grands polars américains. Récompensé par un prix d’interprétation cannois pour Melina Mercouri, future épouse du cinéaste, Jamais le dimanche est un agréable divertissement, variation en mode mineur autour du mythe de Pygmalion. L’abattage (plutôt pénible, il faut le reconnaître) de l’actrice principale, une ritournelle oscarisée (Les enfants du Pirée) et des prises de vue maritimes à l’esthétique de carte postale assurèrent le succès de l’œuvre qui déçoit eu égard à son scénario prometteur : la confrontation entre l’intellectuel américain venu se ressourcer au pays de Socrate et les habitants à des années-lumière de principes philosophiques obsolètes pouvait laisser présager un renouvellement de la comédie traditionnelle, enrichie d’une réflexion sur le choc des cultures et le poids de l’Histoire. Au lieu de cela, Jamais le dimanche déploie l’artillerie lourde du pittoresque (tournées de ouzo dans des tavernes euphoriques), se noie dans des quiproquos dignes du pire boulevard et propose un filmage académique, à cent lieues du style incisif et flamboyant de La cité sans voiles ou Les forbans de la nuit qui marquaient bien mieux la griffe de leur auteur. Reste que le film contribua à attirer l’attention sur le cinéma grec, dont ce fut le premier véritable succès international.
– Extrait de Jamais le dimanche
Galerie photos
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roger w 9 juillet 2010
Jamais le dimanche - la critique
Pour ma part, je n’aurai pas la même gentillesse que le critique envers cette grossière comédie qui n’a absolument aucun intérêt. Grotesque et franchement pénible, le spectacle est bien plus désolant que divertissant. Juste minable.
JIPI 11 mai 2012
Jamais le dimanche - la critique
Aristote est archivé. La nouvelle Grèce opte pour la liberté de s’éclater ou de se partager dans des situations débridées à des années lumières d’une philosophie obsolète.
Ylia prostituée et fière de l’être s’assume dans un métier choisi exercé dans une joie de vivre permanente.
L’intellectuel en perte de repères venant se ressourcer au pays de Socrate se retrouve capturé par la nonchalance d’un peuple se moquant bien de toutes ces théories dépassées faisant d’un esprit l’esclave d’une éthique.
Le grec managé par une femme charismatique et indépendante s’avère convivial, contrôlable et sympathique en se lâchant sur le port ou dans les tavernes.
La philosophie d’antan est remplacée par une chansonnette agréable et douce poussée dans un don de double vue toujours euphorique.
Le pays chavire de gaité loin de Platon des usines et des chantiers Un vrai bonheur fantasmagorique offert à une nation préférant montrer une collectivité rayonnante plutôt qu’un cerveau éreinté par la dialectique.
« Jamais le Dimanche » malgré un aspect outrancier a le courage d’extraire et d’acheminer un pays marqué par un passé lointain manquant cruellement de joie de vivre vers la liberté de se livrer tel qu’il se ressent intérieurement en ayant le courage de s’arracher d’un patrimoine philosophique référentiel mais étouffant.