Iron man 2, remède anti-crise

Iron Man 2 devrait rapporter plus de 300 millions de dollars rien qu’aux USA. Alors que l’événement débarque dans 729 salles françaises, on peut se demander s’il mérite vraiment autant d’égards...

L’été commence ! Si, si, après un mois de printemps à peine consumé, voici que les températures estivales s’associent à la sortie d’Iron man 2, le premier blockbuster de l’été américain, pour nous annoncer que l’on peut officiellement arrêter de travailler, le divertissement le fera pour nous !
Et bien arrêtons les efforts et allons tous au cinéma voir Iron Man 2 qui a la lourde tâche d’inaugurer le bal des blockbusters qui va perdurer jusqu’en août. Ainsi, à partir de cette semaine, les Américains ont hebdomadairement au moins une production qui pourra dépasser les 100 millions de dollars au box-office, voire les 200 et même les 300 comme notre homme de fer.

C’est la Grèce, le berceau du Choc des titans qui doit saliver ! Elle, qui, au bord de la faillite nationale, voyait encore en mars dernier les membres du Filmmakers of Greece prendre possession du Centre de la cinématographie local pour protester contre le retard du ministère de la Culture au sujet de la nouvelle loi sur le cinéma, attendue avec grande impatience. Elle aurait bien besoin de super héros en ce moment qui ne soient ni Angela Merkel, la réticente, ou Dominique Strauss-Kahn, le FMIste.
Mais revenons à nos moutons, les millions de spectateurs qui vont finir parqués dans les salles à rire des espiègleries dépressives de Robert Downey Jr... Vont-ils aimer ce nouvel opus que lui ont concocté les pontes de Paramount et Jon Favreau, artisan simplet du divertissement, responsable de désastres artistiques comme Zathura ou Elf ? L’homme à la carapace de fer mérite-t-il les montagnes de dollars annoncées ?
Ce sont deux questions bien légitimes alors que le distributeur français annonce une sortie sur plus de 700 écrans et que l’équipe de la franchise Marvel n’a pas eu raison du volcan islandais, - le Mal incarné, qui avait précipité l’annulation de la tournée promotionnelle européenne, et notamment de la première mondiale prévue à Londres. On se dit que le super héros est finalement assez humain.

Ce sentiment est d’ailleurs confirmé après le visionnage du film qui ne ressemble en rien au produit formaté habituel. Au lieu de s’armer de scènes de baston, de combats légendaires et de détruire le monde (ou au moins une ville !), Iron man 2, l’anti Choc des titans ou l’anti 2012, est finalement assez nombriliste, ne tournant plus qu’autour de la personnalité de Tony Spark / Robert Downey Jr (pour mémoire un comédien qui revient de loin, abonné aux bides en série). Son humour, son âge décadent (45 ans tout de même !), son goût immodéré pour le luxe et la luxure (ça, c’est dans le film, ça reste à voir dans la vraie vie)... Finalement, le succès d’ Iron man 1 tenait du miracle et si le 2 réitère son impact commercial, Hollywood pourra revoir toutes ses formules quant au besoin de juvénilité des vedettes (une bonne vedette est une vedette sans ride et au sourire estampillé Colgate). Peut-être que la grande Mecque du cinéma cessera également de nous heurter les sens avec une action inlassablement trépidante et ridiculement spectaculaire. Qui sait ?
De là à dire qu’Iron man 2 est bon et qu’il doit être érigé en modèle, on ne va pas exagérer non plus.

–  la critique d’Iron man 1
–  la critique d’Iron man 2
– Le dossier Bedeo