I had a dream
Le 17 septembre 2024
Ce qui n’aurait pu être qu’une hagiographie de Nelson Mandela se transforme en un récit poignant d’humanité et confirmant l’art de plus en plus épuré de Clint Eastwood.
- Réalisateur : Clint Eastwood
- Acteurs : Morgan Freeman, Matt Damon, Robert Hobbs , Scott Eastwood, Tony Kgoroge, Patrick Mofokeng, Sello Motloung
- Genre : Drame, Biopic, Historique, Film de sport
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 2h12mn
- Date télé : 5 décembre 2023 21:00
- Chaîne : OCS Pulp
- Date de sortie : 13 janvier 2010
Résumé : En 1994, l’élection de Nelson Mandela consacre la fin de l’apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari est de se présenter au championnat du monde 1995...
Critique : Surprenant Clint Eastwood. Déjouant tous les pièges de l’hagiographie consensuelle, ce portrait des premiers mois de présidence de Nelson Mandela s’inscrit dans la continuité de sa filmographie. Sur le plan stylistique, on retrouve cette épure filmique, au croisement du classicisme d’un John Ford et du minimalisme d’un Robert Altman. En attestent ces séquences intimistes montrant Mandela en présence de sa secrétaire, ou celles filmant François, le capitaine, au sein de son cercle familial. À l’instar du Frears de The Queen, Eastwood parvient à dépasser le sens de l’anecdote avec personnages célèbres pour se hisser au stade de l’universel, avec un sens des dialogues et de l’unité d’action digne des plus grandes tragédies. Sur le plan thématique, on retrouvera une réflexion pertinente sur l’inutilité de la vengeance, qui fut déjà celle en filigrane dans Mystic River, ainsi qu’un plaidoyer sur la tolérance culturelle et le système des valeurs démocratique : à l’instar de Lettres d’Iwo Jima, Clint Eastwood parvient à s’immiscer dans un pays qui n’est pas le sien (après le Japon, l’Afrique du Sud) pour mettre en exergue des principes républicains fondamentaux, avec ce sens de l’humanisme qui n’appartient qu’aux grands artistes, loin du populisme et de l’opportunisme des politiques adeptes de l’ « identité nationale ». Conteur hors pair, Eastwood maîtrise également les scènes d’action pure, comme les matchs de rugby filmés avec une rigueur et une efficacité certaines. Signalons enfin la composition des deux comédiens. Morgan Freeman, acteur fétiche du cinéaste, trouve son meilleur rôle, loin de la mièvrerie de Miss Daisy et son chauffeur (produit antiraciste à Oscar) ; et si Matt Damon a quelque peu dépassé l’âge du rôle, il apporte à sa composition de sportif un professionnalisme comparable à celui d’un Newman ou d’un De Niro. En dépit d’une certaine grandiloquence (avec ralentis...) dans la dernière bobine, voici donc une œuvre de haut niveau qui devrait ravir tous les publics.
– National Board of Review, USA 2009 : Meilleur acteur pour Morgan Freeman - Meilleur réalisateur - Top Ten Films
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Frédéric de Vençay 31 janvier 2010
Invictus - Clint Eastwood - critique
La réussite d’Eastwood : appliquer le même traitement humaniste aussi bien à ses drames intimes ("Gran Torino", "Million dollar baby", "Sur la route de Madison" : sans hésitation ses meilleurs films) qu’à ses grandes fresques historiques ("L’Echange", le diptyque Iwo Jima) . "Invictus" ne déroge pas à la règle, dessinant en creux un portrait de Nelson Mandela en homme juste et en redoutable stratège politique - un double versant traité sans angélisme, résumé par une formule : "ce n’est pas un calcul politique, c’est un calcul humain". A ce petit jeu, Morgan Freeman est évidemment exemplaire. Bien que la belle sobriété de sa mise en scène soit minée dans son dernier quart d’heure (ralentis un peu balourds, symbolisme appuyé), "Invictus" demeure un grand film classique d’une finesse et d’une modestie remarquables.
’Boo’Radley 7 février 2010
Invictus - Clint Eastwood - critique
Fidèle à la grande époque du cinéma américain, Clint Eastwood reconduit un style, devenu sa signature, classique, sans âge, immuable. Traditionnel certes, mais solide comme un granite et possédant l’éclat du silex. L’éternelle vitalité de l’oeuvre mûrement accomplie... Morgan Freeman plus vrai que nature dans le rôle de Nelson Mandela compense largement la transparence de Matt Damon en capitaine des Springboks (les scènes sportives sont un peu décevantes). Un film inspirant qui fait vibrer sans complexe la corde sensible.
Frédéric Mignard 28 mai 2010
Invictus - Clint Eastwood - critique
Classique, académique... C’est pas mais, mais bon, se taper 30 minutes de match de rugby avec Matt Damon, j’ai un peu du mal !