Le 29 août 2019
Un drame sentimental et fantastique, qui marque la première incursion de Guillaume Nicloux dans le format série. Le résultat laisse sur sa faim.
- Série : Il était une seconde fois
- Réalisateurs : Guillaume Nicloux - Nathalie Leuthrau
- Acteurs : Gaspard Ulliel, Steve Tran, Freya Mavor
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Français
- Durée : 52min
- Date télé : 29 août 2019 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 29 août 2019
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Résumé : Vincent Dauda, la trentaine, rêve de reconquérir son ex, l’envoûtante Louise. Il traîne son chagrin jusqu’au jour où un livreur lui remet un colis qu’il n’a pas commandé. Une boîte étrange, sans fond, au travers de laquelle il expérimente un voyage temporel qui le ramène… aux côtés de Louise avant leur séparation.
Notre avis : D’une certaine manière, Il était une seconde fois est une relecture contemporaine du mythe d’Orphée : par la grâce du surnaturel, un homme meurtri parvient à retrouver la femme qu’il a perdue, à défaut de la reconquérir. Sauf que la mort n’a pas séparé ces personnages-là. La réalité s’avère beaucoup plus prosaïque, qui tient au caractère de deux êtres hésitants, plutôt avares de leurs paroles -du moins au début- et surtout de leurs gestes affectueux.
La rupture s’esquisse dans un éloignement progressif, comme si les protagonistes regardaient déjà ailleurs, tout en étant ensemble, incapables de s’aimer jusqu’à s’abandonner complètement, pour des motifs que, pas à pas, l’histoire s’attache à éclaircir. Ce qui configure des situations glacées, soulignées par le jeu volontairement neutre, voire désincarné, des deux comédiens. Pourtant, l’un des deux souffrira plus que l’autre. Classique.
C’est évidemment l’inconsolable qui, par la grâce d’une malencontreuse erreur de livraison, se retrouve propriétaire d’un curieux cube en bois. Cet objet lui permet, à sa guise, de naviguer dans un espace-temps censément réparateur, en vérité complexe (rien de bien original). Des couleurs froides vont d’abord permettre d’identifier le passé, tandis que le présent s’incarne à travers des tonalités plus fauves, symboliquement crépusculaires. Puis les repères disparaissent.
Pour sa première incursion dans une série, Guillaume Nicloux retrouve Gaspard Ulliel qu’il avait dirigé en 2018 dans Les confins du monde. Le réalisateur de L’enlèvement de Michel Houellebecq et du récent Thalasso signe avec Nathalie Leuthrau cette mini-série singulière en quatre épisodes, qui laisse une impression d’inachevé, comme si le metteur en scène ne tenait pas son parti pris initial d’une hybridation intéressante entre absurde, fantastique et mélancolie. La posture distante d’Ulliel lui permet de proposer une variété d’attitudes qui s’avère -au départ- déstabilisante. Freya Mavor lui donne la réplique, en privilégiant un jeu au bord de l’abstraction. Les détracteurs diront volontiers : affectation.
Après un premier épisode plutôt réussi, émaillé d’ellipses et de non-dits, la tradition psychologisante d’un certain cinéma français reprend le dessus. Les bavardages du couple ne font pas l’économie de phrases entendues ailleurs, où de grandes promesses accouchent de petites phrases. Gagné par la torpeur qu’il met en scène, le deuxième volet se traîne quelque peu. Certes, le réalisateur avoue déjouer les attendus du genre, en refusant notamment de convenus cliffhangers. Bien joué, de ce point de vue. Mais quand même, à force de privilégier les ambiances à l’action, l’histoire a tendance à ronronner dans sa démarche esthétisante, avec ses cadrages soignés. Espérons que la série retrouvera un peu de couleurs en prenant l’air vivifiant de l’Islande, où tout semble se tramer.
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