New Very Speed Trip
Le 27 juillet 2020
La suite des aventures de Moritz et de ses associés dealers en ligne d’ecstasy, est dans la même ligne que la saison 1 : elle se sniffe presque d’un trait. Speed, décalée, inventive et truffée de références. Aussi addictive et on attend encore salement la dose suivante…
- Réalisateurs : Mia Spengler - Arne Feldhusen
- Acteurs : Lena Klenke, Damian Hardung, Maximilian Mundt, Danilo Kamperidis, Lena Urzendowsky, Roland Riebeling
- Nationalité : Allemand
- Durée : 6 épisodes de 29 à 36 minutes
- VOD : NETFLIX
- Scénaristes : Sebastian Colley, Philipp Käßbohrer, Stefan Titze
- Titre original : How to Sell Drugs Online (Fast)
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 21 juillet 2020
- Plus d'informations : How to Sell Drugs Online (Fast)
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Résumé : Suite des aventures d’un ado fou d’informatique qui, en vendant de l’ecstasy en ligne, devient l’un des plus gros dealers d’Europe... sans quitter sa chambre (enfin presque).
Avertissements préliminaires si vous n’avez pas vu la première saison :
a) Ne regardez pas la bande annonce en bas de cet article,
b) Lisez éventuellement notre critique (ici),
c) Et surtout sniffez-là vite (c’est comme le crack, au bout de 80 secondes du premier épisode, on est foutu !)
Critique : Cette mini-série allemande originale de Netflix, sortie un peu discrètement l’an dernier, a clairement trouvé depuis son public. Au bout d’une première saison menée à vitesse Mac1, en six épisodes d’une trentaine de minutes (un format ramassé que nous aimons à la rédaction, plutôt porteur de bonnes séries), nous nous demandions si ce personnage de Moritz était du lard ou du cochon, un geek attardé et naïf, ou un vrai et sinistre dealer. Un futur Walter White teenager (1), non pas virtuose de la chimie, mais de la programmation et de la tchatche pour enfumer son entourage, et surtout le spectateur ? Car une des nombreuses trouvailles de la série tenait en un fil rouge, ponctuant chaque épisode : l’interview, face caméra, de ce lycéen, mash-up d’un boss de start-up avec Alfred E. Neuman, le personnage icône de feu Mad Magazine. L’astuce de ses interventions résidait dans ses multiples fonctions comme relancer l’intrigue, bien sûr, mais aussi nous proposer des tutos sur Internet et les réseaux sociaux, nous embarquer sur de fausses pistes et, enfin, livrer un cliffhanger final brouillant toutes les cartes. Et rendant de fait insoutenable l’attente de six autres cachetons pour un nouveau shoot, pardon, six épisodes pour une nouvelle saison.
- Copyright Netflix
Si la première saison racontait avec un ton un peu potache, comment Moritz et Lenny, son « associé » handicapé et atteint d’un cancer incurable, montaient leur business de dealer en ligne, avec tout ce que cela induit - fournisseurs, stocks, logistique, distribution, sécurité informatique, etc. - cette suite s’avère un peu plus rude, même s’il fallait s’y attendre (on ne spoile pas !). Si la recette de base est scrupuleusement appliquée, cette nouvelle saison se gloutonne avec autant de plaisir, voire plus. On reprend donc les mêmes ingrédients, à commencer par l’interview de Moritz (par qui au juste ?), mais aussi la narration au triple galop à coups d’ellipses, quitte à ce que les scénaristes oublient, à nouveau, quelques précisions ou se prennent un peu les pieds dans le tapis de certaines temporalités. Cela dit, honnêtement, on s’en fiche, parce que c’est sacrément bien emballé. Nous avons encore droit à un joyeux bazar de culture mainstream : un festival de name dropping, des tutos Internet totalement lunaires mais justes, comme ce grand moment sur les techniques de blanchiment des Bitcoins ; des clins d’œil aux autres séries Netflix et dézingages de patrons des GAFA ou célébrités, avec une mention spéciale pour le cas de Leonardo DiCaprio, réglé en un plan à mourir de rire. Bref, on s’amuse. Mais un peu moins.
Car, tout lycéens soient-ils, nos startupers de la came n’échappent pas aux tensions inévitables entre les « fondateurs » quand une affaire grossit, à l’instar de leurs « aînés » créateurs d’Apple, Microsoft ou Facebook. How To Sell Drugs Online (Fast) s’articule, en partie, autour de ce thème, mais via le prisme de l’âge des protagonistes. Le tout aboutit à un cocktail hautement inflammable, où se mêlent naïveté, inconscience du véritable danger de leurs affaires, et préoccupations d’ados pas encore jeunes adultes, somme toute banales, comme les premiers émois sexuels, ou se farcir, en plus de l’activité chronophage de dealer, le lycée et les examens. Si ces sujets « teenagers » étaient effleurés dans la première saison, ils deviennent encore plus un des carburants de l’intrigue. La série porte ainsi un regard amer sur une génération accro aux smartphones, Instagram et tous ces fournisseurs de dopamine (une drogue gratuite, elle), parfois paumée ou en rupture avec ses géniteurs. C’est tout du moins le point commun à tous les personnages principaux : des parents démissionnaires, absents ou en pleine crise de couple et, inconsciemment ou pas, totalement aveugles aux dérives de leurs progénitures. On pense en particulier, et tristement, au père de Moritz dont on ne peut imaginer qu’il puisse être aussi naïf.
- Copyright Netflix
Cette suite, où viennent se greffer de nouveaux personnages, avec des rôles clés dans les affaires et cheminements personnels de nos barons en herbe de la came, s’assombrit donc. On s’en doutait, mais avec Bitcoins et euros coulant à flots, les empêcheurs de dealer en rond s’incrustent encore plus dans le quotidien de nos ados. Et forcément, des gens pas franchement sympathiques. Cette nouvelle saison, propose ainsi un habile dosage entre des situations plus anxiogènes et son ton foutraque initial, conduisant à une narration un peu plus « mature ». Mais un glissement qui s’opère sans la moindre concession sur les mécaniques de mise en scène précitées, et l’interprétation, avec en tête le trio Maximilian Mundt (Moritz), Danilo Kamperidis (Lenny) et Damian Hardung (Dan). Comme dans la première saison, les dernières minutes nous laissent en haleine sur une résolution finale qui, probablement, devrait arriver avec une troisième et dernière saison, puisque la politique de Netflix est de limiter - a priori - à trois saisons ses nouvelles séries. Plus qu’à espérer que, comme pour sa consœur Dark (toute proportion gardée !), la conclusion sera dealée avec brio !
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(1) On rappelle que Walter White est le héros d’une des plus grandes séries de ces quinze dernières années : Breaking Bad. L’histoire d’un prof de chimie, atteint d’un cancer en phase finale qui, pour payer son traitement et assurer l’avenir de sa famille après son décès, s’improvise chimiste pour un dealer… et va devenir un baron de la drogue. On en parle ici (sans spoiler).
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