Nazis nazes
Le 15 juillet 2015
Ni meilleur, ni pire que les films de Bruno Mattei de la même époque, ce film de nazisploitation ose tous les outrages gore et sexuels pour évoquer les camps de concentration. Un produit aussi stupide que moralement douteux.
- Réalisateur : Sergio Garrone
- Acteurs : Mircha Carven, Paola Corazzi, Giorgio Cerioni
- Genre : Film de guerre, Érotique, Nanar
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : Artus films
- Durée : 1h34mn
- Titre original : Lager SSadis Kastrat Kommandantur
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
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– Sortie du DVD : avril 2014
Ni meilleur, ni pire que les films de Bruno Mattei de la même époque, ce film de nazisploitation ose tous les outrages gore et sexuels pour évoquer les camps de concentration. Un produit aussi stupide que moralement douteux.
L’argument : Lors de la seconde guerre mondiale, dans un camp de prisonniers, les jeunes filles subissent les pires tortures. En effet, le commandant du camp, jadis castré par une fille après l’avoir violée, cherche à se faire greffer un nouveau sexe, qu’il choisit parmi ceux de ses plus beaux officiers. Avant de passer à l’acte, il teste les éventuels donneurs sur les prisonnières qui arrivent de plus en plus nombreuses…
Notre avis : A la suite du succès rencontré par le Salo et les cent vingt journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini qui se complaisait dans la description des tortures et autres horreurs perpétrées par les fascistes italiens à des fins de dénonciation, les producteurs italiens, peu scrupuleux, ont lancé la mode de la nazisploitation. Il s’agissait de bandes pour la plupart nauséabondes qui prenaient pour cadre les camps de concentration nazis, avec pour vocation de décrire par le menu les souffrances de jeunes femmes juives généralement très dénudées. Sorte de variation dégénérée autour du thème déjà bien putassier des prisons de femmes, cette veine a donné lieu à une série de films bis généralement très mauvais, surtout lorsqu’ils furent réalisés par Bruno Mattei. Le cinéaste Sergio Garrone, qui s’était déjà illustré dans le western spaghetti bas de gamme se lance en 1976 dans cette aventure avec Horreurs nazies, également titré Le camp des filles perdues ou encore Sadisme SS. Si le réalisateur Sergio Garrone ne cesse de clamer dans les bonus de cette édition DVD qu’il a avant tout voulu dénoncer les tortures des SS en faisant œuvre de documentariste, force est d’admettre qu’il se vautre surtout dans la fange de la pire exploitation possible.
Le problème moral se pose inévitablement au spectateur face à une œuvre qui ne le ménage pas. Dès les cinq premières minutes, le cinéaste nous plonge dans le vif du sujet en filmant des jeunes femmes en train de griller dans un four crématoire. Toutefois, on oublie rapidement l’aspect de dénonciation par le regard malsain et insistant du réalisateur sur des jeunes femmes trop belles pour représenter des prisonnières des camps. Dès lors, il s’agit pour le cinéaste de montrer des donzelles dénudées dans des situations dégradantes afin de satisfaire le voyeurisme du spectateur mâle. Si la réalisation est plutôt de bonne tenue, le script aux abonnés absents, l’érotisme de bas étage et surtout l’extrême stupidité de l’ensemble viennent doucher les ardeurs de ceux qui ont décidé de laisser de côté leur conscience morale. Dans tous les cas, Horreurs nazies représente comme la plupart des produits de ce sous-genre la lie en matière d’exploitation cinématographique.
Le test DVD :
Une belle édition pour une œuvre douteuse. On se demande bien quel est le public visé ?
Les suppléments :
L’éditeur a mis les petits plats dans les grands avec cette galette qui comprend un entretien de 52mn avec Eric Peretti évoquant l’historique complet du sous-genre de la nazisploitation. L’homme revient jusqu’aux années 30 et livre une prestation toujours passionnante, réservée aux cinéphiles pointus. Durant 22mn le cinéaste Sergio Garrone se livre à un exercice de mauvaise foi qui comporte des moments savoureux. Visiblement embarrassé par ces œuvres putassières, il cherche à tout prix à se justifier et développe un argumentaire qui ressemble à s’y méprendre à celui généralement utilisé par les anciens criminels de guerre. Au lieu de dire honnêtement qu’il a profité d’une mode, il tente par tous les moyens de défendre sa démarche. Enfin, la galette nous donne à voir le générique italien d’origine, un diaporama et les bandes-annonces de la collection.
L’image :
La copie a été débarrassée de toutes les scories (à part quelques points blancs à droite à gauche) et présente une colorimétrie chatoyante. L’ensemble est de très bonne tenue pour une œuvre aussi rare.
Le son :
La version française en mono n’est pas particulièrement Z et le doublage est donc tout à fait correct, contrairement à bon nombre de ces produits bas de gamme. La version italienne d’origine est forcément plus naturelle.
Galerie Photos
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