Notre avis : Pour tous les amateurs d’animation, le nom même d’Isao Takahata est synonyme de perfection, de référence et de qualité. Co-fondateur du mondialement célèbre Studio Ghibli, auteur du sublime Tombeau des lucioles, Isao Takahata a marqué les cinéphiles du monde entier et permis à l’animation de faire un bon de géant, s’inscrivant dans l’histoire du septième art comme un genre à part entière. Alors que pour certains l’animation était synonyme de simples dessins animés, terme qui semble presque péjoratif par rapport au vivier de créations que le Studio Ghibli est devenu, depuis qu’Isao Takahata l’a crée avec Hayao Miyazaki, ce réalisateur japonais a montré que l’animation réunissait certains des plus grands talents ; cinéastes, dessinateurs, scénaristes… Des films comme Pompoko et Mes voisins les Yamada ont ainsi permis à une discipline très particulière du cinéma d’acquérir des lettres de noblesse qui font d’Isao Takahata une référence absolue, à laquelle ce très beau livre rend grâce.
Ynnis Editions présente ainsi un nouveau tome de sa collection Hommage, qui est déjà revenue sur l’aventure Club Dorothée, sur la création des studios Disney ou encore sur le parcours du réalisateur d’anime Mamoru Hosoda. Il ne s’agit pas ici de revenir uniquement sur le parcours d’Isao Takahata, mais également de faire un état des lieux de l’animation avant le début de sa carrière. En inscrivant le parcours du réalisateur dans son époque, rappelant que ce rêveur, qui a fait de la culture japonaise la base de toute son œuvre, a vécu toute son enfance en temps de guerre, ce livre coloré, très agréable à lire et à feuilleter, évoque un contexte qui explique bien des aspects de ses films.

© D.R.

Tout en abordant chacun des films qu’Isao Takahata a réalisés, en détaillant leur construction afin de mieux appréhender les nombreuses références (historiques, culturelles) qui se cachent derrière chaque détail, le livre témoigne de l’intelligence et de la finesse d’un réalisateur qui cherche à faire rêver, tout en évoquant des sujets qui lui tiennent à cœur, tels que la préservation de la nature.

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Multipliant les entretiens, le livre montre toute l’influence d’un artiste génial qui a marqué l’histoire du cinéma, jusqu’à son décès en 2018. Des doubleurs tels que Guillaume Orsat, des réalisateurs comme Michaël Dudok de Wit ou encore Cédric Littardi, cofondateur du magazine AnimeLand, reviennent ainsi sur leurs expériences, sur leurs rencontres pour certains avec Isao Takahata, rappelant que le réalisateur japonais a autant marqué l’animation parce que, grâce à lui, l’ouverture du cinéma japonais à la culture occidentale (et inversement) a nourri les influences et permis à des générations de cinéphiles et de créateurs de développer ce que nous pouvons admirer aujourd’hui.
Tous ces éléments font de cet ouvrage un livre essentiel, qui devrait plaire aussi bien aux cinéphiles qu’aux aficionados de l’animation, qui découvriront que tel film qu’ils adorent trouve peut-être sa naissance et son influence dans ce Japon rêvé qu’Isao Takahata a tant cherché à valoriser. Le plus bel hommage possible à un passeur de cultures qui, au vu de la richesse incroyable de son œuvre, ne peut que rester dans l’Histoire. A lire absolument !