Hesher - la critique

Une comédie dramatique simpliste qui laisse le spectateur insatisfait.

L’argument : La rencontre d’une famille en deuil et d’Hesher, insoumis et tête brûlée. Ce dernier va envahir leur existence et l’influencer de manière inattendue...

Notre avis : Présenté au public lors de la première du festival de Sundance 2010, Hesher s’annonçait comme l’archétype du film indépendant réussi. Malgré cela, sa sortie sur les écrans américains en mai dernier s’est déroulée dans l’anonymat le plus complet et son arrivée sur le marché français est plus qu’improbable...
Spencer Susser (A Love Story, I love Sarah Jane), signe avec Hesher un premier long-métrage au casting irréprochable. En tête d’affiche, deux étoiles montantes qui obtinrent, depuis le tournage en 2009, la renommée qu’on leur connaît : Joseph Gordon-Levitt ( (500) jours ensemble, Inception) et Natalie Portman (Closer, Black Swan), également co-productrice du film.

Portrait d’une famille brisée, Hesher dépeint l’histoire d’un adolescent (incarné par Devin Brochu) qui tente désespérément de se remettre de la mort de sa mère et de tirer son père d’une dépression médicamenteuse. Ce pénible quotidien va être bouleversé le jour où un intrus décide de s’installer de force dans leur maison. Jeune homme d’une trentaine d’années, Hesher a les cheveux longs, de nombreux tatouages réalisés à la main et il est d’une vulgarité à toute épreuve. Personnage inspiré de Cliff Burton, ancien bassiste de Metallica, Hesher incarne l’anticonformisme dans toute sa subversion. Solitaire, méprisant, pyromane à ses heures perdues, il se révèle malgré tout plus fin psychologue qu’on n’aurait pu le deviner de prime abord.

Avec une bande originale presque uniquement composée de titres de Motörhead et Metallica, Hesher bénéficie d’une atmosphère sombre et originale, sans être pour autant dépourvu d’humour. C’est donc avec désappointement que l’on assiste à son naufrage dans la mièvrerie et la facilité. Si l’idée brute semblait prometteuse, la faiblesse des dialogues et le manque de profondeur du script se ressentent durement. L’ampleur des maladresses scénaristiques transforme ce qui aurait pu être une puissante réflexion sur nos sociétés contemporaines en un film politiquement correct à regarder en famille un après-midi d’ennui. La prochaine fois, peut-être ?