Le bonheur est dans le pré
Le 17 juillet 2011
Un documentaire intelligent, en finesse, au service d’une thèse en faveur du développement durable.
- Réalisateurs : Matthieu Levain - Olivier Porte
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Date de sortie : 18 février 2009
- Plus d'informations : Le site du film :
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– Durée : 1h16mn
– Sortie DVD : le 08 septembre 2009
Un documentaire intelligent, en finesse, au service d’une thèse en faveur du développement durable.
L’argument : Au coeur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent.
Alors que des hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires...
Notre avis : Nous sommes dans les années 2000. Toute la France est envahie par l’élevage intensif. Toute ? Non.
De part la campagne, quelques éleveurs résistent à l’envahisseur... Le film documentaire de Matthieu Levain et Olivier Porte s’ouvre sur une campagne bucolique, où paissent tranquillement les vaches. En bruit de fond : les chants des oiseaux et le vent. Les réalisateurs nous amènent, par les chemins bretons, à la rencontre d’éleveurs qui ont fait des choix de méthode d’élevage radicalement opposés ; il est ici question de révolution fourragère.
On sait, depuis la crise de la vache folle, que l’idée, fortement ancrée dans l’imaginaire collectif, d’un bovin broutant de l’herbe pour se nourrir avait été bien mise à mal. Les réalisateurs décrivent intelligemment et sans détails superflus, en usant de témoignages, la mécanique économique et technologique ayant conduit notamment la France, dans les années 60, à un changement de ses méthodes de production. A l’élevage reposant exclusivement sur l’herbage se substitue un élevage basé notamment sur le maïs, fourrage complété, par la suite, par du soja. Alors que l’herbe pousse seule, ou presque, le maïs et le soja doivent être cultivés, transportés (parfois depuis l’autre extrémité de la planète), transformés, puis à nouveau véhiculés pour être mis à disposition des animaux. C’est ainsi qu’une vaste machine s’est mise en place, alimentée par les aides européennes (Politique Agricole Commune - PAC). Un cercle vicieux dans lequel de nombreux éleveurs sont entrés devenant dépendant pour exercer leur activité de ces subventions ainsi que des produits mis à disposition par les coopératives agricoles. Les réalisateurs montrent alors que le productivisme devient non plus un moyen mais une fin en soi.
- © Parasite Distribution
Un système qui a valu à la France une menace de sanction ; la commission européenne a ainsi saisi en 2007 la Cour de justice européenne pour demander de condamner notre pays, qui ne respectait pas depuis plus de vingt ans les normes sanitaires, à une amende de 28 millions d’euro pour pollution par les nitrates. Menace envolée après que la France a pris la décision de limiter l’emploi de l’azote et de fermer certains points de captage des eaux. Le système n’est pas parfait. L’été 2009 et la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes, a montré une nouvelle fois que la campagne était encore en convalescence.
Le documentaire met en perspective pendant 76 minutes les choix des éleveurs mais aussi leur mode de vie. Les réalisateurs évitent, sans parfois y parvenir parfaitement, de tomber dans une diabolisation de l’éleveur ayant fait le choix d’un élevage intensif. Il s’agit ici de blâmer plus un système que des individus.
Mathieu Levain et Olivier Porte montrent que des systèmes alternatifs existent : un retour à un élevage fondé exclusivement sur l’herbage est possible. Et pourquoi pas aussi une agriculture biologique ? Produire autant mais en dépensant moins et avec un impact moindre sur la planète. Produire en s’affranchissant autant que possible des coopératives agricoles, des aides, en gagnant en autonomie et en qualité de vie. Sans être utopistes, les réalisateurs soulignent également les limites de ces systèmes.
Au final, l’herbe semble rendre heureux ces éleveurs d’un nouveau genre.
Le DVD
Une édition basique pour un documentaire qui ne l’est pas pour autant.
Les suppléments
Faute de moyens, on l’imagine, l’éditeur n’a intégré aucun supplément pour soutenir la thèse des deux documentaristes. Cela ne doit en aucun cas détourner les spectateurs d’une œuvre au discours riche et nécessaire.
Image
Le DVD ne manque pas d’atout en la matière, le climat breton donnant de la substance à ce documentaire. Ce n’est pas Depardon, ni Arthus-Bertrand, mais la campagne est fort bien mise en valeur par une photographie de qualité. La retranscription numérique est précise et pointilleuse et donne un aperçu emballant d’une nature d’un autre âge.
Son
Le son de ce documentaire, partagé entre petits bruits de la nature et entretiens frontaux, n’a rien de transcendant. Mais encore une fois, l’intérêt est ailleurs.
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