Herakles - la critique du film

Le premier court métrage d’Herzog est une satire de l’homme moderne qui permet de mettre en perspective les films plus connus du cinéaste.

L’argument : À l’intérieur, des culturistes s’exercent aux appareils d’une salle de gym. À l’extérieur, c’est une accumulation de catastrophes : décharge
publique, explosions, accidents de la route...

Notre avis : Herakles est le premier court métrage d’Herzog alors âgé de 20 ans. C’est une satire basée sur le mythe des douze travaux d’Hercule, symbole de la force physique. On voit des culturistes s’entraîner. Leurs scènes d’entraînement sont entrecoupées de cartons posant des questions en lien avec les travaux. Ainsi après un plan sur le visage d’un de ces adeptes de la musculation, la question "nettoiera-t-il les écuries d’Augias ?" apparaît. S’ensuivent des plans d’amoncellements de déchets. De la même manière, d’autres travaux sont évoqués sous la perspective d’une dénonciation des travers du monde moderne : embouteillages monstres (hydre de Lerne), bombardements (oiseaux du Stymphale), courses automobiles meurtrières (juments de Diomède), etc. L’obsession des culturistes paraît bien vaine. A travers eux, c’est l’homme moderne qui est ridiculisé. L’homme moderne, responsable de ce qu’on voit et impuissant à changer quoi que ce soit. Avec son premier court, Herzog signe l’acte de décès de l’héroïsme dans une charge qui n’est pas dénuée d’humour. C’est un jalon important qui permet de mieux comprendre une œuvre marquée par l’impuissance.