Onze films seulement en vingt-sept ans de carrière. Mais quels films ! De quoi imposer Henri-Georges Clouzot (1907-1977) comme l’un des réalisateurs français les plus importants du XXe siècle. D’abord journaliste, puis scénariste (une connaissance de l’écriture qui se ressentira plus tard dans la qualité de ses films, tout comme sa passion pour la photographie), il travaille à Berlin aux versions françaises des films allemands. Retour en France, où, sous l’Occupation, il tourne ses deux premiers longs métrages pour un producteur... allemand. Il en retirera une courte interdiction d’exercer après la Libération, mais surtout Le corbeau, réalisé en 1943, l’une des plus fine observations de ces noires années de délation. En 1947 sort Quai des Orfèvres, un chef-d’œuvre de noirceur avec un Jouvet inoubliable. Suivront, entre autres, Le salaire de la peur, Les diaboliques (dont le remake hollywoodien avec Sharon Stone et Isabelle Adjani n’a pas fini de nous faire rire) ou encore Les espions, ainsi qu’une pièce à part dans sa filmographie : Le mystère Picasso, Prix spécial du jury à Cannes en 1956, qui captait au plus près le génie créateur du peintre.
Filmographie
L’assassin habite au 21 (1942)
Le corbeau (1943)
Quai des Orfèvres (1947)
Manon (1949)
Retour à la vie (un sketch, 1949)
Miquette et sa mère (1950)
Le salaire de la peur (1943)
Les diaboliques (1954)
Le mystère Picasso ( 1956)
Les espions (1957)
La vérité (1960)
La prisonnière (1968)