My own private life
Le 8 avril 2010
Un drame psychologique, délicat et silencieux, qui emporte son héroïne et ses spectateurs au coeur d’un récit initiatique et introspectif propre au cinéma de Gus Van Sant.
- Réalisateurs : Joe Lawlor - Christine Molloy
- Acteurs : Annie Townsend, Sandie Malia, Dennis Jobling , Danny Groenland
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Britannique, Irlandais
- Date de sortie : 7 avril 2010
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– Durée : 1h19mn
– Année de production : 2008
Un drame psychologique, délicat et silencieux, qui emporte son héroïne et ses spectateurs au coeur d’un récit initiatique et introspectif propre au cinéma de Gus Van Sant.
L’argument : Helen, jeune orpheline de 18 ans, est une adolescente timide et effacée. En quête d’identité, elle a du mal à trouver sa place au sein de son lycée et de la société. Sans rêves d’avenir, elle vit au jour le jour entre les cours et son job de femme de ménage dans un hôtel. Le jour où une élève de son lycée disparaît, Helen est choisie par la police pour jouer son rôle dans la reconstitution des faits. Les proches de la victime devenus psychologiquement fragiles commencent, dès lors, à effectuer un transfert sur la jeune fille. Helen s’immisce peu à peu dans sa vie d’emprunt.
Notre avis : A priori, Helen serait un film policier, avec au centre de sa trame, une enquête sur le meurtre d’une adolescente. Mais les recherches constituent seulement le point de départ de ce long-métrage, Grand Prix 2010 du Festival Premier Plan d’Angers. Progressivement, le récit se concentre sur la reconstitution de ce drame par la police et plus particulièrement sur la vie de la jeune fille chargée d’incarner la disparue. Le film se détourne alors de l’investigation policière pour se muer en introspection psychologique.
- © KMBO
La disparition de l’adolescente devient pour celle qui doit endosser son rôle, le vecteur de son identité - elle qui ne connaît pas ses géniteurs et dépend d’un foyer d’accueil pour enfants. La jeune fille n’est pas actrice le temps de la reconstitution, elle devient véritablement celle qu’elle remplace, allant jusqu’à fréquenter le petit ami de la victime dont elle porte les vêtements, et tenter de trouver sa place auprès de ses parents. Helen se présente ainsi comme le récit d’une construction identitaire. Parce qu’il y est question de trouver un « soi », de puiser au cœur de son être pour se transformer et exister, le long-métrage ne se focalise pas sur la parole mais offre au spectateur la possibilité de se laisser porter par le regard silencieux de l’héroïne.
- © KMBO
Il est par ailleurs frappant de constater à quel point Joe Lawlor et Christine Molloy ont été influencés par la trilogie du fait divers de Gus Van Sant ; tout d’abord parce qu’ils exposent un évènement sans chercher à l’expliciter, mais aussi en centrant leur attention sur les affects des protagonistes touchés par les faits. La nature dans laquelle la jeune fille aime se mouvoir n’est pas sans rappeler les bois de Last Days, lieu d’errance du personnage principal. Les deux cinéastes d’Helen utilisent à la fois les longs travellings caractéristiques d’Elephant, suivant leur héroïne dans ses pérégrinations réflexives et usent de panoramiques filés pour dépeindre le lieu du crime, à la manière de Gus Van Sant, filmant le désert dans Gerry. Indéniablement un hommage au réalisateur de Drugstore cowboy.
- © KMBO
Premier long-métrage de Joe Lawlor et Christine Molloy, Helen dévoile petit à petit ses intentions, mais aussi une actrice, Annie Townsend, dont le regard franc remplace, à lui-seul, tout dialogue. Portée par un scénario peu didactique mais chargé de psychologie, cette œuvre se découvre, s’apprécie et, une fois décantée, ouvre la voie à une réflexion propice aux trajets initiatiques.
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