Le 21 mai 2023
Construit comme une tragédie, Faces cachées pâtit d’un scénario trop attendu et d’une mise en scène souvent affectée.


- Réalisateurs : Joe Lawlor - Christine Molloy
- Acteurs : Aidan Gillen, Orla Brady, Ann Skelly
- Genre : Thriller
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Destiny Films
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Rose Plays Julie
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 24 mai 2023

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Résumé : Rose, étudiante en médecine vétérinaire, décide de contacter Ellen, sa mère biologique qu’elle n’a pas connue. C’est une actrice à succès qui ne veut pas développer de relation avec Rose. Cette dernière se montre très tenace et Ellen finira par révéler un secret qu’elle a caché pendant plus de vingt ans. À la suite de cette découverte, Rose va se rapprocher de son père biologique…
Critique : Comme un air de déjà-vu. Les images de Rose, cheveux aux vents sur la jetée, s’ornent d’un commentaire en voix off qui semble s’adresser à une identité d’abord estompée par les nécessités du scénario. Puis le mystère se dissipe et le film s’avance à pas lents vers un passé douloureux, celui d’une jeune femme abandonnée par sa mère biologique, qui d’abord la fuit, avant de devenir son alliée, puisque les deux héroïnes ont un compte à régler avec un homme coupable.
- Copyright Destiny Films
Le long métrage, configuré comme une tragédie, abuse volontiers des ralentis qui esthétisent le malheur, le métaphorisent même à certains moments, là où l’on aurait aimé davantage de sécheresse et une forme d’opacité, à distance des émotions ressenties dans des situations trop convenues. Or, attentive à son actrice aux yeux expressifs, la caméra choisit les gros plans scrutateurs avant de glisser par des contrechamps vers l’objet du malaise, dans un environnement où la fouille archéologique devient la prolongation symbolique -et pataude- d’un destin personnel. La lenteur se substitue à l’intensité et la curieuse ambiance quasi onirique nous tient à distance des événements.
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- Copyright Destiny Films
Si l’existence de ces deux femmes suscite une empathie naturelle, on a l’impression que, déroulant le fil programmatique d’une dénonciation post-#MeToo, le long métrage peine à exister en dehors du chemin vers lequel doivent converger toutes les séquences, jusqu’au châtiment final, que l’on anticipe assez rapidement. Reste les interprétations convaincantes d’Ann Skelly et Orla Brady, à qui échoient des personnages trop sommairement construits.