Assi bonanga
Le 9 avril 2014
L’apartheid plein champ.
- Réalisateur : Bille August
- Acteurs : Joseph Fiennes , Diane Kruger, Dennis Haysbert
- Genre : Historique
- Nationalité : Britannique, Allemand, Belge, Luxembourgeois, Sud-africain
- Durée : 1h58mn
- Date de sortie : 11 avril 2007
L'a vu
Veut le voir
L’apartheid plein champ.
L’argument : En embarquant pour l’île prison de Robben Island, ce n’est pas qu’une promotion qui attend le maton James Gregory (Jo Fiennes) et sa petite famille. C’est le destin. Sommé d’espionner le moindre geste de Mandela (Dennis Haysbert), Gregory finit pas épouser la cause de l’ANC...
Notre avis : En quarante ans d’apartheid, l’Afrique du Sud s’est transformée en nation prison pour les Noirs. Un bastion raciste en plein processus de décolonisation. C’est dire si Mandela a donné de l’espoir aux opprimés avant de rejoindre le panthéon des héros, une fois sa libération et l’abolition de l’apartheid déclarées. Pourtant, le prix Nobel de la paix n’a pas inspiré des projets cinématographiques à ne plus savoir qu’en faire.
Bille August, réalisateur double palmé de Pelle le conquérant et des Meilleurs intentions, répare cet oubli avec Goodbye Bafana. La peine du leader de l’ANC y est la métaphore d’une nation soumise aux préjugés raciaux et à la ségrégation la plus stricte. Suprême ingéniosité scénaristique, l’histoire et la politique s’entremêlent avec la vie de James Gregory (Jo Fiennes) dont le seul titre de gloire est d’avoir été le taulier du grand homme de 1968 à 1990.
C’est mince comme argument mais l’édition ne rechigne jamais à imprimer les autobiographies d’inconnus aux premières loges de l’Histoire. Car avant d’être un film, cette tranche de vie sud-africaine fut un livre...
Classique mais jamais tâcheron, Goodbye Bafana compresse vingt ans en deux heures et fait se rejoindre les destins de Gregory et Mandela. A son contact, le maton perd ses préjugés et incline vers la cause de l’ANC. Cela devrait être beau et touchant. L’émotion déserte pourtant le champ. En fait, on se contrefout un peu des soubresauts intimes de Gregory et de sa petite famille. On n’a d’yeux que pour Madiba (surnom de Mandela).
Curieuse occultation que celle de ce héros national dans le cinéma sud-africain qui préfère conter fleurette à Carmen dans le township de Kayelisha (Carmen) ou s’appesantir sur la ghettoïsation (Mon nom est Tsotsi). Toutes les initiatives de résurgences du passé sont encore à ce jour étrangères (Boorman avec Country of my skull, zappé en France ; ou plus récemment Philip Noyce avec Au nom de la liberté sur l’activiste blanc Patrick Chamusso). Sans crier au génie, Goodbye Bafana remplit sa mission salutaire de casque bleu du cinéma : dissiper les brumes d’un Alzheimer historico-cinématographique qui n’a que trop duré.
Galerie photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.