Le 15 août 2021
Un plaidoyer universel pour la scolarisation des filles, vecteur indispensable de liberté et démocratie pour les pays les plus pauvres.
- Réalisateur : Pascal Plisson
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 1er septembre 2021
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Résumé : A 94 ans, Gogo intègre l’école de son village et devient la plus vieille écolière du monde. Mère de trois enfants, sage-femme depuis 75 ans, elle partage aujourd’hui les bancs de l’école avec des maîtresses et des élèves qu’elle a fait naître. Encouragée par ses 54 arrière-petits-enfants et l’école toute entière, la citoyenne des écolières se lance un défi : réussir son examen de fin de primaire et prouver qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre !
Critique : Amateur de grands espaces et cinéaste engagé, Pascal Plisson parcourt le monde depuis de nombreuses années à la découverte de la réalité des peuples. Au delà du simple documentaire, il se nourrit d’aventures humaines exceptionnelles qu’il a le don de savoir retranscrire en images pour le bonheur de milliers de spectateurs. Après Sur le chemin de l’école (César du Meilleur documentaire en 2014) qui racontait le courage de quatre enfants de pays différents face aux obstacles à franchir pour se rendre à l’école, puis Le grand jour, toujours consacré à des adolescents à la poursuite de leurs rêves, il s’intéresse cette fois au combat de Priscilah Sitienei dite Gogo, qui, au seuil de sa vie, se donne pour mission de démontrer à ses concitoyens toute l’importance de l’éducation pour les filles.
- copyright Pascal Plisson
Née en 1923 au Kenya, alors État colonial de l’Empire britannique, Gogo n’a pas eu accès à l’école, essentiellement réservée aux garçons. Les filles, dès l’enfance, sont destinées au gardiennage des animaux ou aux tâches domestiques avant d’être mariées, à peine devenues femmes. Aujourd’hui, cette ségrégation évolue lentement. C’est en découvrant, en 2014 que six de ses arrière-petites-filles ne sont pas scolarisées qu’elle décide d’être leur porte-parole en s’inscrivant elle-même à l’école la plus proche de chez elle. Évidemment, les difficultés ne manqueront pas de surgir mais la pugnacité de Gogo finira par l’emporter.
- copyright Pascal Plisson
Refusant toute approche scénaristique, Pascal Plisson pose sa caméra au milieu de la salle de classe et durant presque un an (de février 2018 à janvier 2019) nous invite à suivre le rythme de la vie scolaire. Si l’opiniâtreté des élèves à acquérir un savoir d’autant plus précieux qu’il n’est réservé qu’à quelques-uns subjugue, c’est la bienveillance et le respect dont font preuve ces enfants qui frappent nos esprits occidentaux, formatés depuis toujours au cloisonnement des âges. Ils ne voient aucune incongruité à accueillir et aider une personne dont l’âge et les préoccupations sont opposés aux leurs. Pas plus qu’ils ne s’offusquent qu’elle porte le même uniforme qu’eux ou se fasse réprimander par l’enseignante. Le voyage scolaire, au milieu des paysages magnifiques du Masaï Mara, tout en confirmant cette évidence de l’entraide, offre un autre regard sur ces jeunes qui, peu habitués à sortir de chez eux, s’émerveillent d’une nature proche dont ils ignorent pourtant tout.
- copyright Pascal Plisson
Et, si par mégarde, la narration prend une voie un peu trop linéaire, Gogo a tôt fait de la remettre sur le bon chemin. Sa conversation haute en couleur avec le chef de chantier, responsable de la construction du dortoir, ne laisse aucun doute sur sa détermination et constitue l’une des scènes les plus pittoresques.
Bien sûr, certains sceptiques rétorqueront que cette belle aventure dégouline de bons sentiments et qu’il faudra plus d’une mamie écolière, si tenace soit-elle, pour venir à bout de décennies de soumission féminine. Mais ne dit-on pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières ? D’ailleurs, un rapport récent de l’Unicef signale qu’en deux décennies, la part des filles non scolarisées dans les pays en développement est passée de 58 à 53 %, même s’il existe encore de nombreuses disparités selon les régions du globe.
Si la voix de Gogo, portée par cette histoire tout à la fois touchante et drôle, pouvait amener quelques fillettes kényanes sur le chemin de l’école, ce serait déjà une belle réussite.
- © 2021 Ladybirds Cinéma. Tous droits réservés.
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