Gloria mundi

Un ensemble digne d’intérêt mais horriblement daté.

L’argument : Devant l’horreur du réel, quelle fiction serait à même de secouer l’apathie ? Une comédienne joue le rôle d’une terroriste arabe que des parachutistes torturent dans un film qui reste inachevé. Pour mieux incarner son personnage, elle se torture elle-même. Etroitement mêlées, la fiction et la réalité font de sa vie un calvaire : elle est séparée de son fils, de son amant ; un producteur l’humilie, des intellectuels de gauche se moquent de sa foi révolutionnaire... Derrière la caméra, Hamdias son amant et réalisateur, assiste à sa souffrance à distance.

Notre avis : C’est typiquement le genre de films qu’on aurait aimé aimer. D’autant que le sujet (la torture) n’a été que très rarement abordé au cinéma. Et pour cause : Gloria mundi a été interdit de sortie en salles en 1975 sous prétexte qu’il la dénonçait pendant la guerre d’Algérie. Le courage du réalisateur est immense. Hélas, si politiquement il ne souffre d’aucune contestation, le résultat pâtit de sa mise en images lourdingue, de ses allées et venues fictionnelles tannantes et de son interprétation outrancière. Et provoque presque la réaction inverse de l’effet escompté. Résultat, une œuvre très courageuse mais aujourd’hui pesante, désuète et démonstrative.