Le 25 septembre 2020
Ce catalogue de l’exposition Giorgio de Chirico, La peinture métaphysique a été rédigé par plusieurs auteurs, Cécile Debray, Paolo Baldacci, Annabelle Görgen-Lammers, Cécile Girardeau, Giovanni Lista, Federica Rovati, Ilaria Cicali. Chacun s’est penché sur un aspect du travail de l’artiste, sa biographie, ses influences, son rapport avec les avant-gardes, la présence des mannequins dans ses peintures... Autant de thèmes complétés par des chronologies des années allemandes, parisiennes et italiennes de l’artiste.
- Auteurs : Cécile Debray, Paolo Baldacci, Annabelle Görgen-Lammers, Cécile Girardeau, Giovanni Lista, Federica Rovati, Ilaria Cicali
- Editeur : Hazan
- Genre : Art & Culture
- Nationalité : Française
- Traducteur : Lydie Echasseriaud, Renaud Temperini
- Date de sortie : 9 septembre 2020
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Résumé : {Giorgio de Chirico, La peinture métaphysique} nous offre un point de vue sur le peintre Chirico au travers de son parcours artistique des années 1908 à 1918. L’occasion de découvrir ses œuvres, son esthétique, ses influences au cours de ses premières années qui ont marqué, au travers de ses toiles, la naissance de la peinture métaphysique.
Critique : Tout démarre donc par une présentation de Chirico et de l’explication du point de vue choisi pour l’exposition du musée de l’Orangerie. Il s’agissait de revenir sur la période des débuts de l’artiste, afin d’expliquer les composantes, les influences et les impacts de ses premières œuvres. S’ensuit une biographie, qui nous fait mieux comprendre la psychologie du peintre.
C’est après que nous entrons dans le vif du sujet. A commencer par les influences marquantes qu’ont été le philosophe Nietzsche, ainsi que les peintres Böcklin et Klinger.
Chirico y trouvera les thèmes qui le porteront les années suivantes : l’éternel retour d’Ainsi parlait Zarathoustra, et ce mélange entre mélancolie et mythologie des peintures de Böcklin.
A partir de là, l’artiste va construire son esthétique : ses espaces vides, ses arcades sombres, ses statues antiques, ses silhouettes lointaines, ses trains et bateaux.
Les premières œuvres ouvrent l’espace, tout en le cloisonnant par l’architecture des villes. Ses constructions sont influencées, au cours des années, par la ville de Turin, dont il reprend régulièrement quelques éléments. Les toiles imposent un silence presque pesant.
Puis, avec la rencontre des avant-gardes parisiennes, permises entre autres par son amitié avec le poète Apollinaire, Chirico va enrichir son vocabulaire. La statuaire va aussi permettre de symboliser des grandes figures symboliques comme l’artiste, le philosophe, le peintre. A Paris, il va se lier d’amitié avec Paul Guillaume, collectionneur et marchand d’art, qui va l’exposer souvent au cours des années suivantes et pendant la guerre.
Cette même guerre qui va rappeler Chirico et son frère sous les bannières italiennes. Le peintre restera à l’arrière, hospitalisé pour neurasthénie, mais il va trouver la force de reprendre la peinture et, là encore, il va développer son travail en y incluant de nouveaux éléments : les objets du quotidien et surtout les mannequins, décomposés et recomposés, comme les soldats mutilés qu’il croise régulièrement à l’hôpital et dont le monde qui l’entoure lui renvoie l’image.
A ce moment, la peinture de Chirico va se refermer, les espaces vont se cloisonner, on passe de l’extérieur ample et large, parfois bouché, à des intérieurs chargés, remplis de signes, de symboles, d’objets comme des tableaux, des équerres, des légumes, et toujours les mannequins.
Chirico ne cherche pas la beauté en un ailleurs lointain et philosophique, il la cherche dans le présent, dans le quotidien, dans le terrestre. La magie, la beauté sont sous nos yeux, que ce soit au travers d’un jouet d’enfant, d’un régime de bananes ou d’un bâton.
En Italie, il va rencontrer d’autres peintres, comme Carra, qui vont être nourris par les toiles de Chirico. Et la peinture métaphysique, que l’on pouvait limiter à ses peintures, va s’élargir et faire école chez d’autres.
L’artiste, lui, continuera son chemin, mais toutes les bases de son travail présent et futur sont bien là, dans les œuvres de cette décennie.
Ce catalogue richement illustré nous offre de belles reproductions des toiles de l’artiste, mais aussi des peintures et des sculptures de ceux qui l’ont influencé, comme Böcklin ou le sculpteur russe Archipenko et de ceux que Chirico a influencé, comme Carlo Carra ou Giorgio Morandi. Il nous présente aussi des photos d’archives, de personnes et de lieux, des dessins de Chirico, des couvertures de magazines ou des illustrations pour des livres réalisées par Picasso ou Chirico. Un index des noms en fin d’ouvrage nous permet de retrouver facilement les personnes citées, et une bibliographie nous donne l’opportunité d’approfondir nos connaissances sur le sujet.
Giorgio de Chirico, La peinture métaphysique est un magnifique catalogue d’exposition magnifiquement illustré, aux textes denses et complets. Un ouvrage que l’on prend plaisir à lire, ou à parcourir pour retrouver une toile, une information sur le peintre ou son œuvre.
240 pages- 160 Illustrations - 39,95€
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