Fais vraiment gaffe à Gaston Lagaffe
Le 22 décembre 2022
Aussi lourdingue et ringard qu’une pub pour la Maaf. Mieux vaut se replonger dans les gags imaginés par Franquin que dans cette aberration qui pique les yeux !
- Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval
- Acteurs : Alison Wheeler, Pierre-François Martin-Laval, Jérôme Commandeur, Arnaud Ducret, Théo Fernandez, Charlotte Gabris, Estéban, Franc Bruneau, Sébastien Chassagne
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h24mn
- Date télé : 29 octobre 2024 21:10
- Chaîne : NRJ 12
- Date de sortie : 4 avril 2018
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Résumé : M’enfin ! Gaston débarque en stage au Peticoin. Avec ces inventions délirantes, il va changer le quotidien de ses collègues. Chat, mouette, vache, et gaffophone seront au rendez-vous des aventures de notre bricoleur de génie qui ne pense qu’à faire le bien autour de lui mais qui a le don d’énerver Prunelle son patron. Les gaffes à gogo de notre empêcheur de travailler en rond pourront-elles éviter que le redoutable Monsieur de Mesmaeker rachète le Peticoin ?
Critique : Il y a de cela quatre ans, l’ancien Robin des Bois Pierre-François Martin-Laval s’attaquait déjà à l’adaptation de bande dessinée avec Les Profs. En plus d’avoir offert son premier rôle au cinéma à Kev Adams, ce premier essai avait atteint les quatre millions de spectateurs, et même sa suite, bien moins inspirée, en avait attiré trois millions. De quoi lui laisser les mains libres pour toute autre adaptation de bande dessinée, même si celle-ci s’appelle Gaston Lagaffe. Les gags imaginés par André Franquin, tels qu’ils étaient publiés hebdomadairement dans Le Journal de Spirou, sont depuis entrés dans la culture populaire, et les voir transformés en un scénario de film n’a rien d’étonnant.. À peine deux mois après l’échec des Aventures de Spirou et Fantasio, c’est donc au tour de Gaston de passer à la moulinette d’un long-métrage désuet. Mais ce que l’on ne voyait pas venir, c’est la façon dont Pef détournerait l’esprit irrévérencieux de la BD : ici, il délaisse l’image de l’adorable fainéant en charentaises. Gaston devient un personnage qui s’oppose au brave directeur de start-up, que le réalisateur incarne.
- Copyright Arnaud Borrel
Fini le Gaston, servant d’amusant prétexte au Journal de Spirou. En 2018, le héros est stagiaire dans une société de vente en ligne. Désir de moderniser le personnage et de le placer dans un contexte réaliste, diront ses défenseurs (lisez "ses producteurs") . mais la laideur de la direction artistique, faite de couleurs criardes et de décors en carton, ainsi que la médiocrité des effets visuels, pourtant surabondants, mettent à mal ces deux arguments. La tendance de Pef, qui consiste à copier-coller certaines bulles, au même titre que quelques inventions tirées du matériau d’origine, ne fait que surligner son incapacité à se l’approprier. Malgré une tentative de dissimuler la misère derrière un rythme hystérique (qui va vite s’essouffler), son manque d’inspiration est aussi criant que son interprétation est poussive.... et encore, il est le moins insupportable des acteurs du film. Jérôme Commandeur et Arnaud Ducret réussissent l’exploit de livrer le cabotinage le plus pénible de leurs carrières respectives ! Mais le plus fâcheux est certainement d’avoir osé faire du rôle-titre une pure tête à claques. Et il ne suffira pas non plus de le transformer en YouTubeur influent (sic), pour en faire une icône du jeune public.
- Copyright Arnaud Borrel
Théo Fernandez nous avait prouvé, par sa participation faiblarde aux Tuche 3, son désir d’en finir avec la franchise qui l’avait rendu célèbre, Encore aurait-il fallu qu’il se trouve un rôle grâce auquel rebondir. Ce n’est certainement pas cette comédie crétine, dont même le mixage des passages musicaux est pathétiquement bâclé, qui va lui permettre de rencontrer son public. La niaiserie qui émane de son jeu d’acteur ne suffit pas à faire de lui un Gaston convaincant. Bien au contraire, tant le personnage tel que concevait Franquin était un anticonformiste, habité par une vraie énergie, dès lors qu’il faisait ses gaffes, alors que celui-ci –puisqu’il est en grande partie appréhendé depuis le point de vue de son patron– passe pour un inepte désœuvré. Si Pef ne s’était pas vanté d’avoir choisi lui-même cet interprète, on aurait toujours pu lui pardonner d’avoir bâti sa narration autour du personnage de Prunelle, mais il n’y a rien à faire : son film suinte le nombrilisme autant que la nonchalance. On regretterait presque l’adaptation (non officielle) qu’avait proposée Paul Boujenah de la même BD, en 1981 !
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