Le fil de la vie
Le 23 mars 2005
Des images d’une très grande force pour un voyage initiatique fascinant.
- Réalisateur : Nguyem-Minh Nguyen-Vô
- Acteur : Le The Lu
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Vietnamien
- Editeur vidéo : Paramount Home Entertainment
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 23 mars 2005
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– Durée : 1h42mn
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Des images d’une très grande force pour un voyage initiatique fascinant.
L’argument : Indochine, 1940. A la demande de son père souffrant, le jeune Kim part conduire ses buffles aux monts Bâ-thé, à l’abri des inondations qui ravagent le sud du pays. Le voyage, bien que périlleux, a vite fait de séduire l’adolescent en quête de découvertes et de lui-même.
Notre avis : S’il est des films qui ne s’oublient pas tant la force des images et du scénario exercent une incroyable fascination sur les spectateurs, le premier long métrage de Nghiem-Minh Nguyen-Vô, Gardien de buffles, en fait incontestablement partie. En passe de devenir un réalisateur très prisé [1], l’homme touche-à-tout [2] signe une œuvre profondément réfléchie, humaine, poétique, épique, mais aussi considérablement vivante en dépit d’une tension dramatique omniprésente. En effet, la lutte, la souffrance, la mort, telle l’eau, ont beau imprégner chaque parcelle de terre et de peau, la vie transpire de tous ses pores et rythme l’évolution des êtres, matériels comme immatériels. L’horizon est bouché par une eau boueuse qui empêtre les corps à mi-hauteur. L’occupation française brime la liberté des indigènes. En opposition, le ciel est filmé en larges plans, et les moments de répit servent avant tout à explorer l’impact des mutations géographiques et des bouleversements historiques, politiques, climatiques, familiaux sur le comportement physique et psychologique des personnages.
Qu’il s’agisse de Kim pour qui l’initiation au mode de vie des gardiens de buffles rime avec rixes, pillages, drogue et alcool, et perturbe ses habitudes, de son père confronté à la maladie et à un passé inavouable, ou de toutes les figures emblématiques que l’adolescent croise sur son chemin, Nghiem-Minh Nguyen-Vô se penche sur les contradictions de l’être humain et met subtilement en lumière leur consubstantialité. Non seulement l’acceptation du changement pour mieux l’appréhender, mais aussi celle des souffrances et de la remise en question de soi pour avancer.
[1] Gardien de buffles de Nghiem-Minh Nguyen-Vô : Festival de Locarno 2004, Prix de la jeunesse ; Festival de Chicago 2004, Meilleur réalisateur ; Festival d’Amiens 2004, Licorne d’or ; Festival du Film d’aventure de Manaus 2004, Prix du jury
[2] Nghiem-Minh Nguyen-Vô est né en 1956 dans une petite ville du Vietnam où il restera une vingtaine d’années. Après des études d’ingénieur en France et un doctorat en physique appliquée à Los Angeles, il se dédie, à partir de 1995, à sa première passion, le cinéma. Avant Gardien de buffles, il réalise un court métrage et un documentaire dans le cadre des ses études à UCLA Extension
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