Comédie dramatique
Le 1er octobre 2002
Après deux films à gros budget, Soderbergh s’amuse...

- Réalisateur : Steven Soderbergh
- Acteurs : Julia Roberts, Catherine Keener, David Duchovny, Nicky Katt, Mary McCormack , David Hyde Pierce
- Genre : Comédie dramatique, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : TFM Distribution
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h52mn
- Date de sortie : 2 octobre 2002

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Résumé : Journaliste au Los Angeles Magazine, Carl Bright cherche à placer ses scénarios auprès des studios et croit savoir pourquoi son épouse, Lee, n’est pas heureuse. Celle-ci, responsable des ressources humaines dans une grande entreprise, se défoule en renvoyant des employés. Linda, la sœur de Lee, est masseuse dans un hôtel. Elle craint de ne jamais rencontrer le prince charmant. Calvin, vedette d’une célèbre série télévisée, fait ses débuts au cinéma en incarnant Nicholas, le partenaire d’une grande star, dans un film que produit Gus. Tout ce petit monde, y compris un comédien qui interprète Hitler dans une pièce de théâtre, va tout faire pour se rendre dans un grand hôtel de Beverly Hills afin de fêter le quarantième anniversaire de Gus. Cette soirée va prendre une tournure inattendue...
Critique : Bienvenue dans le Soderbergh game... Après deux films à gros budget (Ocean’s Eleven et Erin Brockovich, seule contre tous), Steven Soderbergh souhaitait revenir à un cinéma plus expérimental comme il l’avait fait précédemment avec Schizopolis (1996) ou Sexe mensonges et vidéo, Palme d’or à Cannes en 1989. Avec Full Frontal, on sent que le réalisateur s’amuse en compagnie de sa joyeuse bande de potes acteurs. Le problème, c’est qu’ils s’amusent entre eux, et nous, spectateurs, avons du mal à participer à l’allégresse générale...
Full Frontal, titre pour le moins énigmatique, est "un film sur les films destinés aux gens qui aiment les films". L’action se déroule en vingt-quatre heures à Los Angeles et la caméra suit sept personnes qui doivent toutes se rendre à la soirée d’anniversaire de Gus, un producteur hollywoodien. Chaque personnage est poussé à l’extrême : le producteur malsain et dépressif, la working girl sans cœur, la masseuse qui rêve au prince charmant, l’acteur de télévision qui tourne enfin un "vrai" film, la star etc.
Soderbergh s’essaie, dans ce nouvel opus, à son "dogme" personnel en imposant aux acteurs superstars (Julia Robert, David Duchovny, Catherine Keener, etc.) une dizaine de règles : ils se maquillent eux-mêmes, n’ont pas de loge personnelle, doivent participer à des interviews, les décors sont naturels...
De plus, Soderbergh, pour bien marquer la différence entre le "film dans le film" et la réalité, utilise une caméra numérique au grain épais (qui plonge le spectateur dans le réel) et tourne en 35 mm comme pour Rendez-vous. L’idée pourrait être amusante si le tout avait du sens, un fond, un but, une conclusion, un sujet. Passés la curiosité et l’amusement de voir Julia Roberts au saut du lit, on finit par s’ennuyer... Full Frontal n’est finalement qu’une succession de petits sketches.
Malgré les efforts de Soderbergh, le casting prestigieux et la musique de Jacques Davidovici, Full frontal reste anecdotique. Certes Soderbergh a fait ses preuves, certes il est copain avec des stars qui pour lui faire plaisir revoient leurs cachets à la baisse, certes la survie du cinéma d’auteur américain est primordiale, mais Full Frontal ne parvient à convaincre ni le public, ni les critiques.
Le film a été tourné en dix-huit jours et cela se ressent au final...