Le 30 juillet 2019
Trop de stars dans un même film choral, et c’est le scénario qui s’éparpille entre les petites mésaventures propres à chaque personnage. Ira Sachs reste néanmoins un bon chef d’orchestre et il réussit à maintenir dans son film un minimum d’émotions, malgré un récit qui s’égare et nous perd.
- Réalisateur : Ira Sachs
- Acteurs : Isabelle Huppert, Pascal Greggory, Jérémie Renier, Marisa Tomei, Brendan Gleeson
- Nationalité : Américain, Français, Portugais
- Durée : 01h38mn
- Date de sortie : 28 août 2019
Résumé : Frankie, célèbre actrice française, se sait gravement malade. Elle décide de passer ses dernières vacances entourée de ses proches, à Sintra au Portugal.
Copyright SBS Distribution, 2019
Notre avis : Tout le monde aime Frankie. C’est tout du moins le postulat à partir duquel Ira Sachs a voulu bâtir son nouveau long métrage. Lui qui a toujours placé l’amour au cœur de ses films, en imagine cette fois un pendant assez dur, puisque cette fameuse Frankie est sur le point de mourir d’un cancer. Réunissant sa famille pour une dernière fois, c’est l’occasion pour elle de faire un point sur les difficultés de chacun. Sur un plan cinématographique, c’est surtout un prétexte à rassembler des personnages relativement caricaturaux dans un décor ensoleillé. Un pitch effrayant, en ce qu’il rappelle le récent Nous vieillirons ensemble, loin d’être une réussite. Et pourtant, Ira Sachs est quelqu’un d’astucieux, qui a su qu’en réunissant des acteurs talentueux et en évitant les scènes cacophoniques, il obtiendrait un long-métrage, certes chargé d’une certaine mélancolie, appuyée par de magnifiques images surimprimées, néanmoins agréable à regarder.
Evidemment, Isabelle Huppert, dans le rôle-titre de cette matriarche, dont l’influence dépasse la limite de ses proches, est tout simplement parfaite. Pour incarner cette star, un peu hautaine et donc au premier abord détestable, mais tellement désireuse de laisser un héritage digne qu’elle en devient adorable, l’actrice était un choix évident. Autour d’elle, Jérémie Renier en fils maladroit, Marisa Tomei en coiffeuse sympathique, ou bien encore Brendan Gleeson en mari éploré, sont autant d’excellentes idées de casting. Il faut reconnaitre à Ira Sachs d’avoir toujours su combiner les talents pour obtenir des films choraux assez denses, comme c’était déjà le cas dans son précédent Brooklyn Village.
Copyright SBS Distribution, 2019
Toutefois, même si la famille de Frankie est incarnée par des acteurs américains, français, portugais et britanniques, que l’on aime retrouver, l’auteur multiplie les points de vue et les sous-intrigues, à tel point qu’on en arrive à ne pas savoir concrètement ce qu’il veut nous raconter. Les vicissitudes de cette famille n’ont finalement pas grand-chose à nous apporter en termes de thématiques. Ainsi, même si la légèreté avec laquelle sont amenés les dialogues parvient à les rendre fluides et dépaysants, le long métrage reste globalement superficiel. Sans doute Frankie est-il uniquement à conseiller aux amateurs de son casting international.
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Jean-Luc Vertut 3 septembre 2019
Frankie - la critique du film
Dès le premier plan, le ton est donné : une photographie de dépliant touristique, une direction d’acteurs pompeuse. J’ai eu soudain l’idée que j’allais peut-être m’ennuyer ferme.
Heureusement, les paysages de Sintra et les robes d’Isabelle Huppert sauvent la mise et permettent de tenir les 98 mn interminables de ce film au pauvre scénario, aux dialogues insipides, aux personnages superficiels et convenus.
Pour résumer, c’est Neuilly (ou, ici, Chelsea) à la plage.