Le 2 novembre 2011
Le film basé sur un quiproquo a le mérite de peindre un aspect de la société israélienne peu montré au cinéma, dépassant les standards de la « comédie intellectuelle » pour proposer une œuvre presque baroque.


- Réalisateur : Joseph Cedar
- Acteurs : Yuval Scharf, Lior Ashkenazi, Shlomo Bar-Aba, Aliza Rosen, Alma Zack, Nevo Kimchi
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Israélien
- Distributeur : Haut et Court
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 12 octobre 2023 22:30
- Chaîne : OCS Pulp
- Titre original : Hearat Shulayim
- Date de sortie : 30 novembre 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011

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Résumé : Eliezer Skholnok, professeur puriste, misanthrope et malchanceux, reçoit un appel de l’académie lui annonçant que le Prix d’Israël, qu’il convoite depuis des années, lui est enfin attribué. Mais il y a méprise et le véritable lauréat est en fait son fils Uriel, lui-même chercheur, et davantage reconnu par ses pairs. Spécialistes du Talmud, recueil rassemblant les textes exprimant la tradition orale de la loi, les deux hommes sont passionnés par leur branche mais divergent par leur personnalité et les méthodes de travail.
Critique : Comédie grinçante sur les rivalités familiales et scientifiques, Footnote marque une rupture dans le style de Joseph Cedar dont Beaufort (Ours d’argent à Berlin en 2007) s’avérait bien plus sombre et épuré. Le film basé sur un quiproquo a le mérite de peindre un aspect de la société israélienne peu montré au cinéma, dépassant les standards de la « comédie intellectuelle » pour proposer une œuvre presque baroque, dont les trouvailles visuelles, le ton ironique et la narration éclatée ne sont pas sans évoquer le meilleur d’un Paolo Sorrentino (Il Divo), un Sorrentino qui aurait croisé l’univers torturé d’un Allen.
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Les deux acteurs sont remarquables et auraient pu prétendre à un prix d’interprétation : à la gravité bourrue de Shlomo Bar Aba répond l’expressivité anxieuse et enjouée de Lior Ashkenazi, déjà vedette de Mariage tardif. de Dover Kosashvili. On pourra objecter que le récit tourne un peu à vide au bout d’une heure de narration et que le cinéaste surligne son propos par des effets un brin ostensibles dont une partition musicale redondante. Cela n’enlève rien aux qualités de cette œuvre caustique et incisive.