Le 7 novembre 2020
Dans le cœur des hommes, les femmes aimées sont des êtres surnaturels. En plus de la chair, elles sont aussi dans leur esprit, mots et images, auréolées par le désir qu’elles suscitent. Elles sont magiques, merveilleuses, elles sont sublimes et ceux qui ont connu, à travers les âges, cette inspiration, et reçu le talent d’en témoigner, sont réunis librement dans cette édition, pour notre plus grand plaisir.
- Editeur : Hazan
- Genre : Art & Culture
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 4 novembre 2020
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Résumé : { {Ce {}} recueil, conçu comme une carte du tendre, une lente progression amoureuse déployant un récit subtil, de poèmes en chefs-d’œuvre de la peinture, alterne les regards des poètes et des poétesses pour dessiner en creux, tout en finesse, des portrait de femmes, multiples, complexes, nuancés. Les poèmes de Sappho, Pétrarque, Marie de Brabant, Pierre de Ronsard, Marceline Desbordes-Valmore, Victor Hugo, Louise Colet, Charles Baudelaire, Emily Dickinson, Arthur Rimbaud, Anna de Noailles, Stéphane Mallarmé, Marie Nizet… dialoguent avec les œuvres de Rosalba Carriera, Titien, Cranach, Rubens, Renoir, Van Gogh, Corot, Burne-Jones, Greuze, Berthe Morisot, Manet, Lehmann… Guidé par les artistes, hommes et femmes, le lecteur est invité à une promenade littéraire et visuelle. Agencée en thématiques (la maternité, le travail, le rêve/fantasme, l’amour, la création), qui dévoilent les élans et les moments de la vie du femme, et grâce à des rapprochements inattendus entre les œuvres, cette anthologie subjective renouvelle le plaisir de lire de la poésie et d’observer la peinture, pour mettre en valeur, in fine, une inépuisable source d’inspiration et de fascination.}
Critique : La sublimation de la femme par les arts de la poésie et de la peinture tient à la fois de l’apparence et du sentiment. C’est un théâtre de l’instant où l’on voit l’être aimé et où l’on entend ce qu’il inspire. C’est l’ancêtre créatif et cultivé du cœur, commentant un portrait de réseau social.
Ouvrons le livre, et prenons au hasard des chefs-d’œuvre, l’une de ces associations présentées. A ma droite, la peinture de Lucas Cranach le Vieux, intitulée : Judith et Holopherne, peinte vers 1530, et conservée à New York, au Metropolitan Museam of Art. A ma gauche, le texte ayant pour premier vers "contre mon gré l’attrait de tes beaux yeux", de Pierre de Ronsard, extrait des Sonnets pour Hélène et dont le célèbre et dernier vers est : "cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie".
Nous sommes dans le chapitre sulfureux intitulé : Vous dangereuse ? Mais, sans doute.... Et effectivement, la passion amoureuse, comme toute passion, peut dangereusement pencher vers la douleur.
Contre mon gré l’attrait de tes beaux yeux
Force mon ame, et quand je te veuxs dire
Quell’est ma mort, tu ne t’en fais que rire,
Et de mon mal tu as le cœur joyeux.
Puis qu’en t’aimant je ne puis avoir mieux,
Permets au moins, qu’en mourant je souspire :
De trop d’orgueil ton bel oeil me martyre,
Sans te mocquer de mon mal soucieux.
Mocquer mon mal, rire de ma douleur,
Par un desdain redoubler mon malheur,
Haïr qui t’aime et vivre de ses pleintes,
Rompre ta foy, manquer de ton devoir,
Cela, cruelle, hé n’est-ce pas avoir
Les mains de sang et d’homicide teintes ?
- New York, The Metropolitan Museaum of Art
- Lucas Cranach le Vieux, Judith et holopherme, vers 1530
Dans la légende, Judith, princesse d’une tribu juive assiégée par l’armée de Nabuchodosor, cueille brutalement, si l’on ose le dire, la tête d’Holpherne, haut dignitaire de l’armée assyrienne. Le peintre représente une femme habillée à la mode de son époque, et peut-être que la tête présentée en trophée de guerre, est celle du peintre ou d’un proche de la gentille dame. Ce qui est frappant, c’est que dans l’histoire de la peinture, cette scène a été maintes fois prise pour sujet, alors qu’elle n’est peut-être que mythologique. A-t-il toujours existé, intuitivement chez les hommes, la crainte de perdre la tête par amour ?
La société se modifiant, aurons nous un jour, un livre des hommes aimés par des auteures femmes ? Espérons le.
Aimer, aimer, toujours aimer ! Nous aimons visiblement à longueur de journées, en transformant du bout du pouce un dessin de cœur blanc en rouge sang. Cette manière, rapide et commune, peu coûteuse en investissement, nous ferait presque oublier que notre commentaire passionné pourrait égaler d’anciens talents. Si vous voulez faire mieux qu’un émôticone, voilà l’ouvrage qui devrait vous inspirer.
A voir, à lire, pour placer haut la barre de votre prochaine déclaration d’amour, accompagnant le prochain cliché de celle que vous aimez.
Collection : Beaux Arts
Date de parution : 04/11/2020
Format :175 x 225 mm
192 pages
Prix : 29,95 €
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