Pour l’amour du ciel !
Le 2 février 2015
En faisant se rencontrer une femme juive très pratiquante et un libertin digne d’être le fils de Voltaire, Maxime Giroux fait de l’amour la religion suprême, en toute simplicité.
- Réalisateur : Maxime Giroux
- Acteurs : Martin Dubreuil, Hadas Yaron
- Genre : Drame
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 4 février 2015
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– Prix du meilleur long-métrage canadien au Festival de Toronto 2014
– Meilleur Film au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal
En faisant se rencontrer une femme juive très pratiquante et un libertin digne d’être le fils de Voltaire, Maxime Giroux fait de l’amour la religion suprême, en toute simplicité.
L’argument : Tout oppose Félix et Meira. Lui mène une vie sans responsabilité ni attache. Son seul souci, dilapider l’héritage familial. Elle est une jeune femme juive hassidique, mariée et mère d’un enfant, s’ennuyant dans sa communauté. Rien ne les destinait à se rencontrer, encore moins à tomber amoureux.
© Urban Distribution
Notre avis : Jeune réalisateur québécois, Maxime Giroux arrive en ce début d’année sur les écrans français avec un nouveau long-métrage (succédant à Demain en 2008 et Jo pour Jonathan en 2010), dans lequel il se propose de conduire auprès du spectateur une double réflexion sur la question juive hassidique et sur la rencontre amoureuse, en filmant le destin de Félix et Meira, deux êtres que tout oppose.
Félix, quadragénaire insouciant, que la morale n’intéresse pas outre mesure, vient de voir son père s’éteindre sur son lit de mort et ne souhaite qu’une seule chose : profiter de l’héritage paternel en toute liberté. La liberté, c’est justement ce que se refuse la belle et fragile Meira, contrainte par sa religion et sa congrégation orthodoxe de ne vivre que pour sa petite fille et un mari agressif qui la séquestre et l’étouffe. La rencontre des deux protagonistes va littéralement bouleverser leurs existences respectives. Porté par deux comédiens très émouvants, cette aventure sentimentale touche par la sincérité et la justesse de son propos, étayé par les recherches du cinéaste sur la communauté qu’il introduit.
© Urban Distribution
Il y a, dans le film, un va-et-vient constant entre l’intérieur et l’extérieur. Quand Félix et Meira ne sont pas ensemble, ils sont chez eux, confinés dans leurs petits appartements, très sombres. Lorsqu’ils se retrouvent, c’est en plein cœur du quartier de Mile End. De ce fait, peut-être le réalisateur aurait-il pu davantage marquer le contraste photographique qui sépare radicalement ces deux espaces, et opposer réellement l’ombre et la lumière comme s’opposent l’entrave et la liberté. Dommage que ladite lumière reste si terne. Toutefois, le fond du récit est absolument touchant : sur fond de drame social naturaliste, l’amour naissant de Félix et Meira se révèle être un véritable parcours initiatique, et même, pourrait-on dire, un véritable parcours du combattant, elle refoulant ses sentiments à cause de la pression familiale et de ses devoirs de mère, dont elle s’acquitte docilement, sans réticence, lui ne souhaitant que l’officialisation de leur union, encore très fragile et incertaine. Ainsi, tels deux pôles contraires s’attirant et se repoussant sans cesse, déchirés entre leurs propres vies et les battements choraux de leurs cœurs, Félix et Meira vont tenter de s’apprivoiser, de se découvrir, de se comprendre et de s’aimer malgré tout.
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