Le 2 avril 2020
- Réalisateur : Alanis Morissette
- Genre : Musical
Sur scène et backstage, la belle Alanis vit pour et par sa musique. Pas tout à fait un concert ni un reportage, Feast of scraps est un habile mélange des deux. Suivre Alanis Morissette en tournée, c’est s’apercevoir à quel point elle vit pour et par sa musique.
Critique : Pas de panique, Alanis s’occupe de tout. Oui, Alanis s’occupe vraiment de tout. Lorsqu’elle enregistre un album, c’est elle qui produit. Lorsqu’elle fait sa promo, elle explique dix fois de suite la même chose à des journalistes inspirés. Lorsqu’elle doit aller à la rencontre de ses fans, c’est toujours avec un sourire aux lèvres. En coulisses, Alanis fait l’idiote, se moque d’elle-même, de ce qu’elle est devenue, de son succès. Elle révèle des talents de comédienne insoupçonnés, preuve que sa furtive apparition dans l’un des épisodes de Sex and the City n’était pas une erreur de casting.
On n’oublie pas non plus sa sensibilité et sa personnalité. Alanis Morissette est capable d’écraser une larme lorsqu’elle ne trouve pas le mot juste au moment d’écrire une chanson. Elle est du genre à aborder une jeune Espagnole qui écoute son album fenêtres ouvertes lorsque sa voiture stoppe à un feu rouge. Ça, c’est pour le côté caché.
Côté scène, c’est à peu près la même chose. La prestation n’est pas celle d’Alanis Morissette mais bel et bien celle d’un groupe de six musiciens dans lequel Alanis chante et compose. Energique, brut et puissant. Soudé et complice. Devant un parterre de fans conquis d’avance, elle arpente la scène de long en large comme un fauve en cage. Elle ressent ses morceaux, en est totalement imprégnée, au point d’entrer parfois en transe.
Debout face au micro, ses doigts s’entortillent comme ceux d’une enfant intimidée, rappelant les mimiques d’un Joe Cocker sous acides de la grande époque. La majorité des images viennent d’un concert à Rotterdam. Mais, un peu comme un carnet de route, des vidéos personnelles se glissent soudain au milieu des morceaux. On change de scène et d’univers, mais la magie est toujours là. Alanis aime ce qu’elle fait et ceux qui l’écoutent.
Douée, elle l’est indiscutablement. Les images des sessions studio de Under reg swept la montrent en plein travail. Arrangements, mixages, elle a toujours sa petite idée pour faire sonner ses émotions. Alanis Morissette est une touche-à-tout magnifique. Allez savoir pourquoi on l’aime !
Le DVD
– L’image : les images du concert de Rotterdam sont très belles. Le décor de la scène, l’éclairage, la prestation du groupe, tout est une réussite. On ajoute une pincée d’images personnelles (merci le caméscope numérique) d’une qualité moyenne mais toujours prises sur le vif, donc d’une touchante authenticité.
– Le son : un seul mot, monstrueux ! A écouter fort, très fort. Le caisson de basse joue un rôle de première. Les guitares, qu’elles soient distordues ou acoustiques, ont une puissance herculéenne. L’ensemble est une pure merveille. Pour ceux qui ont raté la tournée, précipitez-vous ! On s’y croirait !
Le CD
– Le CD accompagnant ce DVD comprend neuf titres, dont huit sont inédits et l’un est une version acoustique de Hands clean (superbe). On reste dans la lignée de Under reg swept, l’album précédent, avec une alternance de compositions musclées et de balades aux sons très planants.
Editeur : Warner Vision
Alanis Morissette, Feast on Scraps, DVD + CD 9 titres.
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