Far north - la critique

Une carte postale glacée qui manque d’âme et de souffle. Dépaysement garanti. Ennui aussi.

L’argument : Saiva, une femme courageuse, et Anja, sa fille adoptive, vivent dans des terres isolées de toute civilisation où elles estiment être en sécurité.
Saiva est la seule survivante du massacre d’une tribu d’indigènes éleveurs de rennes, par une troupe de soldats "pacificateurs". Saiva et Anja luttent pour survivre, se nourrissant des rares proies qu’elles parviennent à attraper. Un jour, en plein milieu de cette beauté rude et désolée, un homme à bout de forces apparaît à l’horizon. Malgré sa peur et ses doutes, Saiva recueille cet homme. C’est Loki, un déserteur. Loki se remet doucement, entre ces deux femmes, alors que la neige annonce déjà un hiver long et sombre. Mais, très vite, Saiva et Anja commencent à se disputer ses faveurs...

Notre avis : Certes Far north est un film atypique, tourné dans des conditions parfois dantesques sur une île aux paysages époustouflants, avec des acteurs très impliqués et plutôt bons. Mais ce sont peut-être justement ces difficultés, liées à une volonté plus que louable de rechercher l’originalité, qui ont peut-être entravé le développement de ce projet. Filmer un environnement naturel aussi magnifique est une chose, le lier intimement aux souffles lyriques des personnages en est une autre que Far north ne réussit quasiment jamais. Ainsi on assiste à une succession de tableaux qui auraient tout aussi bien pu être rajoutés sur le fameux fond vert des studios, derrière les acteurs. Il n’y a pas de réelle interaction avec la nature comme sait si bien le faire un Terrence Malick, par exemple. Tout cela nous laisse finalement...froid.
Tout comme le scénario d’ailleurs qui misait sans doute beaucoup sur l’aspect contemplatif de l’œuvre et qui nous sert simplement des flashbacks ostentatoires, éculés et longuets, en plus d’un traitement somme toute assez banal de la jalousie engendré par le triangle amoureux.
Bref on s’ennuie ferme jusqu’au climax final que l’on ne révèlera pas mais qui semble déclencher deux sortes de réaction : soit l’admiration soit le fou rire. Il est vrai que cette dernière scène est plutôt osée, voire casse-gueule. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas du tout convaincus tant sur le fond (la motivation des personnages) que sur la forme (maladroite, dirons-nous). Mais à vous de juger...