Le 27 mai 2017
Marco Bellocchio est parvenu à la simplicité des vieux sages pour faire de ce puzzle dramatique une œuvre poignante.


- Réalisateur : Marco Bellocchio
- Acteurs : Bérénice Bejo, Valerio Mastandrea, Fabrizio Gifuni
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : Ad Vitam vidéo
- Durée : 2h13mn
- Box-office : 107 101 entrées
- Titre original : Fai Bei Sogni
- Date de sortie : 28 décembre 2016

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– Sortie DVD : le 2 mai 2017
Résumé : Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale. Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…
Le film : Plutôt bien accueilli par la presse, et ici même très favorablement, ce vingt-cinquième opus ne détonne pas dans une riche filmographie : le cinéaste orchestre parfaitement cette partition risquée, entre psychanalyse, secrets de famille et références multiples. Il sait farcir d’échos et densifier une intrigue propice aux débordements, débordements qu’il ne se permet jamais, trouvant le chemin de crête juste, sans larmoiements, mais avec une émotion qui happe le spectateur dès les premières images et ne le lâche plus : Bellocchio montre magnifiquement qu’on ne change jamais, que l’enfant qui invoque Belphégor est toujours tapi dans l’adulte angoissé. Mais il le montre en pétrissant l’humain, par petites touches subtiles qui s’agencent peu à peu.
Il faut voir à la suite le court-métrage disponible en bonus, qui apparaît comme une variation opératique sur les mêmes thèmes.
- Copyright Simone Martinetto
Les suppléments :
A part la bande-annonce, rien sur le film ; mais le DVD propose un très beau court-métrage de Bellocchio, Pagliacci (2016), qui s’ouvre sur une répétition de l’opéra éponyme de Leoncavallo. En 19 minutes, le cinéaste retravaille le thème de la famille, avec ses haines recuites et ses violences, en une esquisse aussi forte que pessimiste.
- Copyright Simone Martinetto
L’image :
La copie respecte les choix du chef-opérateur, avec ses couleurs affadies. L’ensemble est de bonne tenue, même si la précision n’est pas exempte de faiblesses.
Le son :
Trois pistes (VF et VO Dolby Digital 5.1 et 2.0) pour ce film intimiste, qui ne déchaîneront pas votre matériel, mais bruissent de respirations et de dialogues avec une belle clarté. Bien que soigné, le doublage est un contresens.