Extraordinary Tales - la critique du film + le test DVD

Un film à sketches animés inspiré des nouvelles d’Edgar Allan Poe. Avis aux amateurs.

L’argument : Cinq histoires, cinq ambiances singulières, grâce auxquelles les artistes ont exprimé au mieux la complexité et la noirceur de l’univers d’Edgar Allan Poe. Les styles et techniques d’animation varient pour chaque récit, afin d’illustrer fidèlement les aventures des personnages issus de l’esprit torturé du romancier.

Notre avis : Que ça soit chez Disney (Aladdin, Pocahontas, Hercule...) ou aux côtés de Don Bluth (Le petit dinosaure et la vallée des merveille), l’Espagnol Raul Garcia roule sa bosse du côté des départements d’animation les plus prestigieux au monde depuis maintenant une bonne trentaine d’années. Extraordinary Tales lui permet de célébrer le romancier et poète américain Edgar Allan Poe, plume exquise largement réputée du 19ème siècle.
La série de courts métrages de ce programme animé revisite cinq nouvelles fantastiques, dont certaines parmi les plus prestigieuses de l’écrivain. Issu des recueils "Histoires extraordinaires" et "Nouvelles histoires extraordinaires", on retrouve dans l’ordre, La chute de la maison Usher, Le cœur révélateur, La vérité sur la cas Valdemar, Le puits et le pendule et enfin Le masque de la mort rouge (rappelons que Roger Corman s’était déjà essayé à une adaptation cinématographique de la dernière nouvelle citée avec une insolente réussite).
Afin de renforcer un peu plus l’immersion au sein de cet univers empli de poésie macabre, Raul Garcia a choisi de s’entourer de narrateurs prestigieux. Des figures vénérables du cinéma horrifique comme le regretté Christopher Lee (il s’agit là d’une des dernières apparitions au générique de l’éternel comte Dracula avant sa disparition), Bela Lugosi (autre interprète tout aussi connu de Dracula, par le biais d’un enregistrement d’époque retrouvé), Julian Sands, Guillermo Del Toro et Roger Corman, prêtent ainsi leurs voix épaisses et inquiétantes aux différents extraits de texte.

Chaque segment se verra interrompu par un petit échange entre la Mort et un corbeau représentant l’auteur Edgar Allan Poe, au seuil du dernier sommeil. Telle une âme désespérée, l’oiseau souhaite s’attarder encore un moment sur son œuvre avant de mettre un pied dans la tombe. Mais que la représentation de Poe se rassure, car quoi qu’il arrive, même si son âme disparaît, ses travaux littéraires, eux, resteront.
En cinq histoires glaçantes aux ambiances graphiques hétérogènes, bien que l’esprit des écrits du romancier soit en parti saisi, la qualité des segments demeure toutefois plus variable (il faut noter que l’animation apparaît un brin rigide sur la plupart d’entre eux). On sortira du lot La chute de la maison Usher, Le cœur révélateur (surement le segment le plus réussi avec son atmosphère de comic book noir et blanc entre le polar de SF Renaissance et le Sin City papier de Frank Miller) et Le puits et le pendule, tout trois d’une puissance graphique aboutie, le tout doublé d’une noirceur nihiliste consistante. La vérité sur le cas Valdemar (inspiré des bandes dessinées américaines type "pulp" des années 50) et Le masque de la mort rouge (beau comme un tableau mais pas très expressif), restent plus anecdotiques. Porté par les compositions musicales de Sergio de la Puente, Extraordinary Tales devrait donc parler à une large branche d’admirateurs et autres inconditionnels du grand Edgar Allan Poe.

LE TEST DVD :

Les suppléments :
0
Absence de suppléments sur cette édition.

L’image :

Textures nettes et colorimétrie affirmée.

Le son :

Seule une piste anglaise Dolby Digital 5.1 sous titrée en français sera disponible, ce qui n’est pas un mal pour apprécier la qualité des voix originales des différents narrateurs. L’ensemble manque simplement d’effets sur les arrières.