Exte - la critique du film + le test DVD

Notre avis : Les éditeurs Metropolitan et HK Video nous exhument un inédit du cinéaste japonais Sono Sion qui traînait au fond des cartons depuis 2007. Sur la base d’un pitch assez délirant - on parle quand même ici d’extensions capillaires tueuses ! - le réalisateur de Tokyo Tribe, Cold Fish ou encore Guilty of romance vient s’essayer au cinéma horrifique estampillé J-Horror (rappelons qu’il s’agit là d’une oeuvre de commande) non sans y glisser dès que possible les extravagances tonales qu’on lui connaît, principalement par le biais d’un personnage de fétichiste des poils tout aussi dérangé que délirant (Ren Osugi dans ses oeuvres). Mais à trop vouloir jongler entre humour absurde et horreur, il faut bien avouer que la mayonnaise à souvent du mal à prendre. On persiste à croire que si le ton n’était pas aussi décalé, nous aurions pu avoir à faire à quelque chose de vraiment terrifiant. Stimulé par d’étonnantes trouvailles visuelles à l’instar de l’utilisation faite de cheveux qui se libèrent des orifices de leurs victimes ou de toute cette masse capillaire envahissant l’espace de pièces entières, Exte ne réussit pourtant pas à assurer un développement très convaincant de ses personnages et s’égare lorsqu’il entreprend de traiter frontalement, mais hélas sans réelle conviction, de maltraitance sur enfant. Bien que quelques délires graphiques notables dans les scènes d’horreur soient au rendez-vous (on passera sur le rendu inégal de certains effets spéciaux numériques), l’ensemble progresse sous un angle trop bancal où le côté dramatique de l’histoire ne trouve jamais l’équilibrage nécessaire avec la touche d’excentricité amenée par Sono Sion. Rires forcés et cheveux qui ne se dressent que trop timidement sur le haut du crâne, c’est sûr qu’on attendait mieux de la part du cinéaste dans un tel registre.

Le test DVD :

Les suppléments :

L’éditeur nous propose plusieurs featurettes qui présentent un intérêt majoritairement promotionnel. Les curieux qui souhaitaient en apprendre davantage sur le tournage ou la conception du film se sentiront un brin lésés. La rencontre avec l’actrice Chiaki Kuriyama (vue dans Kill Bill) s’avère assez décevante, l’interview tournant en effet à la grande soupe promo.
– Le cinéma Sunshine (9’30’’) : présentation sur scène le jour de la sortie du film au Japon avec le réalisateur Sono Sion accompagné des acteurs principaux.
– Le café Ariapita (5’) : permet de découvrir un restaurant fidèlement transformé aux couleurs film.
– La chanson de Sono Sion (2’) : "hair, hair my hair, hair" façon clip karaoké chantée par Ren Osugi.
– La rencontre avec Chiaki Kuriyama (12’30’’)
– Les scènes coupées (1’30’’)
– Les bandes-annonces

L’image :

Irrégulière et manquant parfois de précision sur support SD (le seul que nous avons pu tester), elle accuse un grain pas toujours très heureux au niveau des scènes les plus sombres.

Le son :

Le gros point fort du DVD avec une piste 5.1 Dolby Digital particulièrement efficace qui ne lésine pas sur les effets puissants et atmosphériques. Les canaux sont tous parfaitement mis à contribution. Un vrai dynamisme en VF comme en VO qui mérite d’être souligné.