Exists - la critique + le test DVD

Nouvelle production issue de la vague found footage initiée par le même réalisateur, Exists est loin d’atteindre l’efficacité du Projet Blair Witch, mais se laisse néanmoins regarder.

L’argument : En 2014, cinq amis partent pour une virée au Texas. Le soir, ils rejoignent la cabane d’un proche, abandonnée depuis bien longtemps. Quelque chose semble avoir fait fuir les derniers habitants du coin. Rattrapés par la nuit et coupés du monde, ils se retrouvent confrontés à un mal mystérieux qui hante la forêt…

Notre avis : Véritable vache à lait de l’industrie hollywoodienne depuis le début des années 2000, le found footage est souvent synonyme pour les producteurs cyniques de réalisation à moindre coût qui recycle le même sujet, les mêmes personnages lambda et les mêmes situations filmées avec une caméra amateur. Déclinée sous toutes les coutures jusqu’à l’overdose, cette variante du film d’horreur classique, a pourtant eu droit à son lot de véritables bonnes surprises (qui ont forcément fait l’objet de suites, remakes, etc.), dont le premier en date, Le projet Blair Witch, d’Eduardo Sanchez, [REC] ou encore La cabane dans les bois qui avait su réutiliser avec pertinence les codes et les clichés de ce sous-genre. Enchaînant les films et courts horrifiques depuis sa première réalisation, Sanchez revient donc avec Exists, qui offre une nouvelle (mais "nouvelle" ne veut pas forcément dire "originale") vision du Bigfoot, ou Sasquatch, créature légendaire de la mythologie amérindienne que l’on retrouve dans bon nombre de films, comics ou jeux vidéos. Autant le dire tout de suite, on ne regardera pas Exists pour son scénario ou ses personnages, ce qui fait déjà beaucoup.

© WVG Medien GmbH

Évitant toute originalité, plongeant à corps perdu dans l’océan des clichés du film d’horreur (filles qui ne servent qu’à crier, téléphone qui ne capte pas, black de service...), Sanchez n’apporte absolument rien de neuf au sous-genre, ce qui est d’autant plus regrettable pour le réalisateur du Projet Blair Witch qui semble s’asseoir sur ses lauriers avec cette nouvelle réalisation. Les personnages creux et le scénario pantouflard, multipliant sans raison les points de vue et sans véritable logique ou motivation, ne sont qu’un prétexte pour mettre en avant le Bigfoot et les scènes de traque, très tendues et dynamiques, filmées à l’aide de caméras portables et de GoPro. Très en colère, la bestiole va dont s’employer à transformer nos personnages-clichés en bouillie, et ce, 30 minutes seulement après le début du film.
Le réalisateur a l’intelligence (et sûrement la nécessité au regard le budget) de ne le montrer que très peu étant donné que notre Bigfoot ressemble plutôt à un Chewbacca agressif. Préférant générer le suspense et l’effroi à travers les hurlements terrifiants de la bête et quelques apparitions furtives mais brutales qui feraient presque penser à The Descent, Sanchez semble plus s’intéresser à la créature mythique qu’à ses personnages insupportables dont on souhaite une disparition très rapide. Sans parvenir à se démarquer du lot, Exists reste donc un exercice de style fréquentable, même si on espérait mieux de la part d’Eduardo Sanchez.

LE TEST DVD

Une édition correcte agrémentée des bonus d’usage pour ce DTV.

Les suppléments :

En guise de bonus, nous avons droit à un making of complet de 30 minutes découpé en trois parties qui revient sur l’expérience de l’éuipe de tournage et des acteurs, un module de 9 minutes sur les origines et la création du Bigfoot, ainsi que quelques scènes coupées qui font plus office de remplissage qu’autre chose, la fin alternative proposée étant en réalité la même fin présente dans la version cinéma mais filmée d’un autre angle !

L’image :

Une image correcte aux couleurs bien restituées mais à la précision fluctuante, étant donné les conditions de tournage (GoPro, caméra amateur, shaky cam).

Le son :

Deux pistes audio anglaise et française en Dolby Digital 5.1 qui mettent bien en valeur les hurlements de la bête et les sons ambiants.