Le 22 novembre 2019
- Dessinateur : Nicolas Puzenat
- Genre : Drame, Science-Fiction
- Editeur : Sarbacane
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 2 octobre 2019
Un récit d’une fin du monde latente, préoccupante et étouffante.
Résumé : A Buenos Aires, six spécialistes sont réunis pour exposer leurs recherches et études sur différentes espèces jugées invasives. Ces nuisibles, plantes, insectes ou animaux, occupent l’espace et la vie à leur disposition, mais ils semblent reculer de manière drastique et autogérée lorsque le seuil menace l’écosystème. C’est ce qui semble alors arriver à l’espèce alpha de la planète...
Les épisodes de fin du monde sont nombreux, avec une catastrophe écologique de plus en plus présente, à juste titre. Mais le point de vue développé par Nicolas Puzenat est autre, et peut-être encore plus angoissant : si l’humanité ne pouvait plus dormir, combien de temps tiendrait-elle ? La réponse est à la fois variable, et aussi implacable, puisqu’au bout de deux semaines chaque homme et femme de cette planète n’aurait survécu. Un constat effroyable, puisque c’est sur moins de ces deux semaines que ce joue se drame planétaire, vécu dans le huis clos d’un hôtel laissé à l’abandon dès le début des problèmes, où les six protagonistes vont vivre et mourir, chacun à sa façon. Cet aspect psychologique, encore une fois variable mais implacable, nourrit un scénario qui part d’une idée angoissante et basique, mais excessivement efficace. Inutile de préciser que le lecteur se sentira soulagé de s’endormir le soir, avec cependant dans le coin de sa tête le sort de sa civilisation...
Nicolas Puzenat / Editions Sarbacane
Cette atmosphère de crépuscule de l’Humanité ne s’accompagne pas d’un dessin excessif ou aussi angoissant que le thème développé. Hormis les rues désertes, puis remplies de cadavres et de chiens errants, il y a peu de violence effective, peu de conflits ou d’action véritable. Le quotidien, les dialogues entre les personnages bloqués ensemble, comme un avant goût de purgatoire Sartrien, rythment les pages qui de fait se ressemblent, entretenant petit à petit l’idée que une fois l’homme disparu, rien ne changera vraiment pour la planète. Aussi c’est avec familiarité et habitude que l’on retrouve chambres, piscine et hall d’entrée, d’un hôtel occidental quelconque, pas vraiment dépaysant, mais réaliste et invasif.
Nicolas Puzenat / Editions Sarbacane
Roman graphique à l’apparence anodine, Espèces invasives recèle en son sein, dissimulé sous des héros et un dessin tranquilles, un message insidieux et très calculé : la programmation instantanée de la fin d’une espèce, la nôtre.
144 pages - 22,50€
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.