En direct de Cannes : The Murderer de Hong-jin Na

L’argument : Yanji, ville chinoise de la Préfecture de Yanbian, coincée entre la Corée du Nord, la Chine et la Russie, où vivent quelques 800 000 Sino-coréens surnommés les "Joseon-Jok." C’est là que Gu-nam, chauffeur de taxi, mène une vie misérable. Depuis six mois, il est sans nouvelle de sa femme, partie en Corée pour chercher du travail.
Il rencontre un jour Myun-ga, un parrain local, qui lui propose de rembourser sa dette et de retrouver sa femme. Pour cela il devra simplement... assassiner quelqu’un en Corée.
Mais rien ne va se passer comme prévu...

Avis à chaud : Surpassant son déjà délirant The Chaser,, Na Hong-jin signe un polar au rythme haletant. Comme il convient souvent dans le cinéma policier coréen, les scènes d’action, chorégraphiées, ne visent pas le réalisme et le travail sur le décor et le montage est éblouissant L’une des projections les plus jubilatoires du Festival.

Extrait du dossier de presse : The Murderer, dont le tournage s’est étalé sur plus d’un an, témoigne de l’attention du réalisateur Na Hong-jin pour le réalisme et le détail, de la profonde estime des comédiens Ha Jung-woo et Kim Yun-seok l’un pour l’autre, et d’expériences inédites jamais tentées dans le cinéma coréen. La ville où vivent Gu-nam et Myun est un environnement sordide où la criminalité est galopante, ce qui correspond à la réalité de Yanji. A l’image de Gu-nam, qui habite les bas-fonds de la ville, Yanji offre un visage triste et désespéré. Le décor naturel fait ainsi écho au quotidien du protagoniste. On y trouve notamment un immense marché aux chiens, appelé « 369 Market », qui abrite un millier de bêtes. C’est là que Gu-nam et Myun font connaissance. Pendant le tournage, le réalisateur a eu du mal à se faire entendre par ses 200 figurants en raison du vacarme assourdissant des chiens. Mais les efforts de l’équipe technique n’ont pas été vains puisque l’atmosphère hostile offre un cadre idéal au personnage de Myun. La production a fait appel à des figurants recrutés sur place, qui donnent profondeur et réalisme à la première partie du film. Grâce au maquillage et aux costumes, les comédiens se sont aisément mêlés à la population locale. L’équipe est ensuite revenue en Corée pour tourner dans plusieurs villes comme Busan, Incheon, Boeun, Chung-joo, Soonchun, Moonkyung et Ulsan. Particulièrement soucieux de réalisme, le réalisateur a demandé à HA Jungwoo de traverser des zones accidentées et de nager dans les trois océans qui bordent la péninsule coréenne...