Le 11 juillet 2006
Lire et taper dans le ballon, pour oublier bien vite une triste compétition.
Les chroniques de Philippe Dubath peuvent être retrouvées sur le site du journal 24 Heures
Lire et taper dans le ballon, pour oublier bien vite une triste compétition.
Encore un jour ou deux, puis tout va retomber. Dernières miettes d’un soufflé qu’il s’agira de picorer, en attendant le suivant. Déjà en manque de foot ? Encore eût-il fallu qu’il en fût question au long de cette Coupe du Monde des cadenasseurs et des boutiquiers. Non, le vide qui restera, c’est ça : "On ne cherchera même pas à savoir ce qu’ils sont devenus, une fois rentrés au pays. Ils avaient de jolis noms, ils étaient Equatoriens, Togolais, Paraguayens, j’en passe bien sûr, et ils étaient la vie même de ce Mondial il y a un mois déjà. Entrevoir. Puis oublier. On ne fait que cela. Des joueurs, des noms dans le métro, des noms de rue, des noms de parcs." Ça, ce ne sont pas ces joueurs. C’est la plume de Philippe Dubath, chef de la rubrique sportive du journal 24 Heures, de Lausanne. Un envoyé spécial, comme on dit. Et qui pendant un mois, a pris chaque jour Les sentiers du Mondial. Des chemins de traverse qui, tout en s’éloignant du ballon, rappelaient qu’il était rond, comme la terre. Et que parler de lui, c’est parler de nous, de tout, un peu, beaucoup.
Philippe Dubath n’en était pas à son coup d’essai. Il y a quelques années, il avait publié un émouvant petit bouquin intitulé Zidane et moi [1] où il était bien moins question du premier que du second. De la façon dont le football, même pratiqué sans génie aucun, lui avait permis de se construire, de se découvrir ("Le football m’a lentement expliqué qui je suis : un enfant qui aime jouer et un adulte qui aime sentir cet enfant en lui"), d’aller de l’avant. A l’image du numéro 10 français, mais pour de bon cette fois : "Il y a deux semaines encore, écrivait le chroniqueur le 3 juillet dernier, Zidane trébuchait, peinait, s’essoufflait. Le voilà qui accélère, dribble, redribble, passe et marque. Mais voilà : il y a deux semaines, il ne pouvait faire des passes que vers l’arrière où stagnait l’essentiel de l’équipe de France. Depuis deux matches, il lève les yeux et voit du monde devant lui."
Le football n’est jamais plus beau que lorsqu’on lève les yeux du ballon. Comme la lecture quand, au delà des lignes, on voit le large.
[1] Philippe Dubath, Zidane et moi - Lettre d’un footballeur à sa femme, illustrations de Zivo, L’Aire, 2002, 88 pages, 8,35 euros
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