L’être aisément ingrat
Le 15 janvier 2011
La rumeur court que ce teen movie est subtil et rafraîchissant. Pourtant, la filiation de Easy A est moins dans la lignée de l’œuvre de John Hughes (le spécialiste en la matière) que dans celle de American pie. Interdit aux plus de 18 ans...

- Réalisateur : Will Gluck
- Acteurs : Stanley Tucci, Emma Stone, Penn Badgley, Amanda Bynes
- Genre : Comédie, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment

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– Durée : 1h32mn
– Titre original : Easy A
– Sortie vidéo : le 15 juin 2011
La rumeur court que ce teen movie est subtil et rafraîchissant. Pourtant, la filiation de Easy A est moins dans la lignée de l’œuvre de John Hughes (le spécialiste en la matière) que dans celle de American pie. Interdit aux plus de 18 ans...
L’argument : Une étudiante "accusée" d’avoir perdu sa virginité, se sert de la rumeur pour devenir populaire : elle se fait ainsi passer pour la "garce" de sa fac.
Notre avis : À l’instar des boutons d’acné sur le visage de certains adolescents, Easy A est un teenpic assez anecdotique comme il en pullule massivement chaque année sur les écrans. Alors que la jeune génération se reconnaîtra assurément devant cet ersatz qui lui est directement destiné, leurs "aînés" déploreront la superficialité appliquée à l’ensemble, au contraire de Ghost world, référence incontournable et autrement plus inspirée de ce genre ciblé sur la période précédant l’âge adulte, caractérisée par la montée des hormones sexuelles et une certaine rébellion contre l’ordre établi. C’est aussi l’âge bête, à l’image de cette transposition "hype" et hybride de La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne (déjà adaptée par Victor Sjöström, Wim Wenders ou Roland Joffé) ; naviguant continuellement entre un humour, la plupart du temps, potache (limite lourdingue et au-dessous de la ceinture, façon American pie ou Porky’s pour les plus vieux) -dont seuls les Américains ont le secret-, et jubilatoires, trop rarement, lors des quelques scènes où apparaissent les excellents Stanley Tucci et Patricia Clarkson (tante Sarah dans la série transcendante Six feet under) qui jouent les parents indulgents de la jeune héroïne arborant la lettre "A" écarlate... Celle-ci est interprétée par Emma Stone qui irradie l’écran, plus par sa beauté que par son talent (malgré une nomination aux Golden Globes), sous l’œil de Will Gluck qui l’a dirigée à nouveau dans Friends with Benefits. Si plusieurs thèmes profonds sont abordés tels que l’éducation, l’aveuglement religieux, l’homosexualité, ceux-ci ne sont en fait qu’effleurés. On est très loin de la comédie acide dont Terry Zwigoff et Todd Solondz ont le secret...